Mercredi 1er avril.
La Dominique et son canal
e reprends le clavier après quelques jours (semaines??) de pause. En effet, comme je l’avais mentionné dans mon précédent message, la navigation aux Antilles n’est pas forcément un « long fleuve tranquille »…. J’avais écrit une longue bafouille mais en la relisant je me suis rendue compte que je ne parlais que de « voiles » et de ses aspects pas forcément « fun » et donc j’ai eu peur de « faire pleurer dans les chaumières » et je ne l’ai pas posté. Pour arrêter ce cercle vicieux : départ-avaries- retour case départ (ne touchez rien, non nous ne sommes pas au Monopoly]) – redépart – soucis – retour marina – etc – et là on est tombé sur la case « Caisse de Communauté » : et on nous a proposé de changer de bateau (le loueur étant navré pas ce concours de circonstances). Donc, nous voilà partis avec un Ovni 395 (le même qu’avant mais plus gros et mieux équipé) et nous fendons les flots (ou plutôt nous nous faisons secouer par la houle) depuis 8 jours. Le bateau marche bien, l’équipage s’est amariné (adieu seau, plastiques et anti mal de mer), les enfants à défaut de beaucoup bosser leur CNED ont élargi leur vocabulaire avec des mots tels que : guindeau (d’ailleurs nous avons inventé une nouvelle expression : « avoir la tête dans le guindeau » ce qui veut tout dire), bossoirs, bimini, etc…
En parlant de CNED, on suit le rythme. Bon, je vais être honnête : on suit plus ou moins le rythme. Je pensais que cela serait plus facile sur le bateau mais après 8h de navigation quelquefois houleuse, les enfants ont un peu de mal à s’y mettre (et la prof aussi !) ajoutez à cela que dans notre nouvelle monture, nous avons l’électricité (si, si !) mais la prise refuse de charger les ordis… donc cela complique les choses (et cela les facilite grandement pour les enfants !!!). Vous me demanderez comment je peux vous écrire dans ces cas là…. Soyons honnête une fois encore… nous sommes au mouillage en Martinique dans la grande Anse d’Arlet et donc nous avons « du » aller nous rafraîchir hier soir dans un petit bar les pieds dans l’eau et échanger un « rafraichissement » contre un peu de courant !!. (la vie est dure quelquefois !).
Le nouveau look des enfants
Patrick connait bien les Antilles (surtout la Guadeloupe) et les enfants et moi pas du tout. C’est une belle découverte. Nous avons visité pour le moment la Guadeloupe, les Saintes (qui font parties de la Guadeloupe), la Dominique et venons d’arriver en Martinique que nous visiterons plus à notre retour car nous essayons de descendre vers le sud. Si tout se passe comme nous le souhaitons, nous mettrons cap sur Sainte Lucie et finalement les Grenadines.
Nous sommes éblouis pas ce que nous découvrons et la gentillesse des habitants. Les paysages sont somptueux, je pensais la Guadeloupe beaucoup plus urbanisée. Par exemple, une route la coupe dans sa largeur et monte, et monte et là à chaque tournant, la végétation se fait de plus en plus luxuriante, imposante, les paysages sont à couper le souffle. Les fonds marins sont surprenants : Nous avons mouillé dans l’ouest de la Guadeloupe, à Malendure. Une réserve a été créé à cet endroit par Cousteau. Autour du bateau nous nagions avec les tortues, au grand bonheur des enfants (petits et grands). Hier, en longeant la Martinique, Simon qui était à l’avant et indiquait les casiers (marqués seulement par des bouteilles plastiques…) me dit d’aller brusquement à droite. Je n’avais rien vu, interloquée j’obtempère (un casier dans l’hélice ou le safran, cela fait « négligé ») tout en scrutant l’eau et là je vois à 2m du bateau une énorme tête de tortue. Elle devait bien faire 80cm de long !! il y a quelques jours en partant de Dominique au petit matin, nous avons eu droit à un ballet par une quinzaine de dauphins dont des bébés qui faisaient des pirouettes devant l’étrave. Là vous vous dites que la vie est belle ! De nombreuses réserves existent, même en Dominique qui n’est pourtant pas un pays très développé.
La baie de Fort de France (en Ferry)
La Dominique ? toujours aussi inculte en géographie, je n’en avais que vaguement entendu parler. Elle se trouve entre la Guadeloupe et la Martinique et c’est un territoire indépendant (Ancienne colonie britannique). Ile volcanique, donc jeune, son relief est marqué par des sommets conséquents (….. ?????_ pour sa petite taille. La Dominique me fait penser au Costa Rica (où je n’ai jamais mis les pieds, mais qui m’intéresse grandement !) : énormément de forêts primaires et une politique de conservation très poussée avec un tourisme eco responsable. Si vous aimez les territoires vierges, la randonnée, la jungle, les fruits qui poussent à profusion : aller en Dominique ! (en plus le coût de la vie est moindre).
Nous avons été charmé par ce petit pays. Beaucoup de rastas, une certaine langueur (et une langueur certaine !) et des paysages à couper le souffle. Voilà comment nous l’avons découverte, de manière totalement fortuite : Tout le monde nous avait dit : si vous passez par la Dominique, allez voir la rivière indienne (en gros vous allez dans un petit bateau et remontez une rivière pour admirer la jungle), sauf que la dite rivière est un piège à touristes fortunés. Nous nous sommes tirés de ce mauvais pas au dernier moment et un peu dépité nous avons décidé d’aller à la capitale : Roseau. Imaginez, un pays dont la capitale s’appelle « Roseau » cela fait rêver. Là un mini bus – taxi nous prend et Patrick pris d’une inspiration subite, lui demande s’il veut nous faire faire le tour de l’ile. Julius, le chauffeur, nous propose un deal : le temps qu’on veut, où on veut. Et nous voilà partis, avec notre chauffeur, ancien flic, ancien séminariste (qu’il a dû quitter pour cause de grossesse non planifiée… [d’ailleurs son minibus s’intitule sur le parebrise : « the Christian Train » ],le dernier taxi qui passe avant la nuit et pour arrondir ces fins de mois gardien de nuit dans un bar.
Une journée d’anthologie. On est passé par des endroits fabuleux, il s’arrêtait en plein milieu de la route, partait avec sa machette et revenait avec des fleurs inconnues, des fruits sauvages (noix de muscade, abricots pays, arbre à pain). Il a même cueilli une bogue de cacao et nous avons sucé les fêves de cacao, avant de les faire sécher (on les avait quand même lavés entre temps !) et nous attendons de les faire griller pour les déguster dans notre chocolat chaud . Bon on était un peu ballonné à la fin de la journée mais on s’était régalé ! à un moment donné dans une réserve d’indien Caraibes (physiquement très différent du reste de la population : souvent cheveux luisants, bouclés noirs, teint cuivré) nous sommes allés visités une boulangerie qui faisait du pain avec du manioc. Nous avons appris à faire des galettes et désormais avant les navigations nous dégustons une petite galette de manioc (qui tient au corps !) : en gros, vous prenez 125g de farine de manioc, de la noix de coco rapé, un peu de gingembre, un peu de lait de coco, un peu de sucre, vous malaxez. Vous faites des galettes plates et vous les mettez au four jusqu’à ce que cela soit doré. Ce n’est pas mauvais du tout ! surtout si vous y ajoutez une petite touche normande (=du beurre dessus !).
Julius, nous a également emmenés prendre des bains souffrés au sud l’ile dans des piscines d’eau résurgentes d’activités volcaniques de la Souffrière de la Dominique. Très impressionnant, sachant que l’endroit était désert, la nuit tombait et que nous étions en lisière de forêt. Le reste de la troupe s’en est délecté, personnellement, j’ai eu un peu de mal à me détendre dans cet environnement.
Nous avons quand même visité Roseau en fin d’après-midi et avons été relativement surpris de passer par un pont orné de majestueux dragons chinois et de croiser nombre de citoyens de ce pays. Julius nous a expliqué que ces derniers investissaient massivement en Dominique (amoureux du Club Med chinoisé, ne pleurez plus nous ne sommes pas les seuls) : Des magasins, des ponts, des routes « clés en main » (C’est-à-dire qu’ils sont venus avec leur matériel, leurs ouvriers, leurs tentes, etc…) etc… ils viennent également « d’offrir » au gouvernement Dominicain : un stade (pour jouer au Cricket) et la nouvelle résidence du Président de la République… Julius a un avis assez mitigé envers ces investissements massifs mais ils préfèrent les Chinois aux Haitiens accueillis massivement après le tremblement de terre. En effet, ces derniers ont, parait-il, la mauvaise habitude de couper les arbres pour en faire du charbon, alors qu’en Dominique la coupe des arbres est extrêmement réglementée.
Bon, je dois laisser l’ordi aux enfants pour qu’il puisse travailler sur leur cned (faut être sérieux quelquefois!). Promis, je m’y remets rapidement !
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Petit paragraphe écrit il y a environ 15 jours sur une éco-plantation :
J82 la navigation n’est pas un long fleuve tranquille….
Bloqués (temporairement?), en Guadeloupe, nous avons loué une voiture et roule ma poule, sommes allés visiter la Grivelière , l’une des plus anciennes maison construite d’ailleurs par un Normand (XVIII), qui en a profité pour faire une longère. Ce domaine, qui fonctionnait grâce qux esclaves, est géré par l’Association Verte Vallée et continue à être en exploitation. Nous avons eu droit à une visite guidée de plus d’une heure : passionnant. Ce domaine produit de manière traditionnel le café. Savez-vous que le meilleur cueilleur du domaine arrive à récolter (à la main) 35 kgs de graines par jour qui lorsqu’elles finiront par être moulues ne feront plus que 4kg de café ! La récolte s’échelonne pendant 8 mois, les cueilleurs passant tous les 2 jours sur les arbres (qui peuvent atteindre plusieurs mètres de hauteur) pour ramasser les baies rouges. Ces dernières seront ensuite plongées dans l’eau, pour trier les bonnes des mauvaises (qui remontent à la surface), puis épluchées, séchées au soleil, torréfiées et moulues. Comme dirait notre guide, quand on voit le travail derrière chaque tasse de café, un café cela ne se boit pas, cela se déguste… à méditer !
Le domaine produit également du cacao, mais le pic vert fait des ravages. En effet, le pic vert s’attaque à la boguede cacao, non pas parce qu’il aime le cacao mais après avoir fait son trou dans le fruit (qui contient de multiples fêves), les fourmis et autres insectes s’y engouffrent et quelques jours plus tard, le pic vert vient chercher ses protéines !!! Le pic vert est un animal protégé… ce dernier détruit (à la Grivelière) environ 70% de la production. Toutes les bogues malades, doivent être coupées car les nouvelles bogues ne poussent que là où les anciennes poussaient. Une fois cueilli, les bogues saines, sont ouvertes, les fèves en sont extraites, elles ne sentent rien mais elles sont entourées d’une matière gélatineuse blanche (ressemblant au corrosol et pas mauvaise du tout!) dont les fourmis sont donc friantes, puis mises à sechées, grillées et c’est là où elles commencent à dégager tout leur arôme.
La Grivelière essaie également de faire de la vanille. Elle pousse sur des lianes. Chaque fleur éclot entre 3 et 9h du mat et elle doit être fécondée à la main pendant cette période de temps ! La gousse mettra…. 9 mois pour arriver à maturité !! Leur production est marginale. Il est un peu logique que seul les pays ayant un faible coût de main d’oeuvre (comme l’Inde) arrivent à produire en grande quantité.
On a adoré cette visite pédagogique et ludique, les enfants ont posé pleins de questions. Un vrai bonheur que de se balader dans ce domaine tropical.
Grâce à une (brève) accalmie, nous sommes partis vers la Dominique.
Lundi 16 mars: Basse Terre – Guadeloupe
Je n’ai pas été prolixe les derniers 15 jours mais nous avons vraiment eu un temps à ne pas mettre un normand dehors: jusqu’à 48 nœuds au mouillage, des creux de 3m (et des bosses) et des grains et des grains (pas de sable, de pluie..). En fait nous passons notre temps soit à réparer les avaries soit à nous remettre sur pieds! promis, promis des nouvelles suivent dès qu’on a la tête à l’endroit (et plus dans le seau pour Aish..) et les pieds sur terre et au sec (euh oui, il pleut beaucoup ici aussi!). Ce qui est extraordinaire avec le bateau c’est que c’est un monde d’extrême: en 5 minutes vous passez de l’extase complète: avec arc en ciel et des dauphins autour de vous à la furie pure: mer et vent déchainés.
J42 à 49 – Lundi 16 au lundi 23 – Hola de la Republica Dominicana.
(là c’est Simon en haut du cocotier)
,42 à 49 – Lundi 16 au lundi 23 – Hola de la Republica Dominicana.
Bon, autant vous dire que quand nous sommes arrivés à Saint Domingue, on a eu « un gros coup de mou ».. Non, non, on ne va pas se plaindre d’être venus dans une île de rêve en vacances mais quitter la simplicité (même si elle peut être pesante) de Cuba pour retrouver la société de consommation après 6 semaines de sevrage nous a fait un choc : la circulation, le bruit, la pollution, les publicités omniprésentes tout ce qui fait notre quotidien également en France, nous a « désorientés ». En plus, fidèle à ses racines « roots », Patrick n’avait pas voulu réserver d’hôtel et donc on a peu « ramé » pour en trouver un (en plus les coquillages cubains ça pèse lourd !). D’un certain sens, heureusement que nous ne l’avions pas fait, car ma suggestion de réservation s’appuyait sur le Guide du Routard 2015 et le « charmant petit hôtel accueillant tenu par un Haitien adorable avec ses chambres décorées avec gout prêt du centre historique » s’est révélé être un bouge limite hôtel de passe, tenu par un type acariâtre qui nous a reçu derrière sa grille cadenassée au milieu de nulle part (merci le Routard !). Patrick a fini par nous dénicher un hôtel très bien sous tous rapport (sauf le prix..) et donc après une décision unanime nous avons quitté le lendemain matin Saint Domingue, pour Las Terrenas à 2h30 en Guagua (ici on dit Guagua et non wawa comme à Cuba) : se sont les transports locaux : des petits bus déglingués, parfois bondés, mais avec la clim, donc rien à voir avec leurs homologues cubains.
Je dois maintenant avouer que lorsque nous avions décidé de passer une « semaine de transit obligatoire » en Rep Dom car aucun vol direct pour La Guadeloupe, j’avais trouvé cela « inutile ». dans mon petit esprit inculte, cette ile des caraïbes se résumait à des plages bétonnées où l’on venait se faire dorer la pilule dans des hôtels tous compris (« todo incluido »). Eh bien pas du tout ou plutôt ce type d’établissement ne représente qu’une infime partie de l’ile qui compte des plages vierges et des forêts tropicales de toute beauté. Donc, nous avons jeté notre dévolu sur las Terrenas, un bon compromis pour le côté « toujours en partance de Patrick » et mon côté « on se pose un peu » dans un cadre vert. Las Terrenas est un lieu singulier car c’est un village (maintenant un gros bourg) situé sur une presqu’île au nord de Saint Domingue et « colonisé » par 3000 français ! En effet, dans les années 80, un français s’est établi là et de fil en aiguille, de nombreux compatriotes ont suivi. On y trouve maintenant une boulangerie française, pratiquant des prix parisiens, mais avec des croissants (oui de croissants !!!!!! yeahhhhhh)… malheureusement à la margarine (toujours le ptit côté normand, Elle et Vire n’est pas arrivé jusque là), un buraliste français : avec des livres français et même Le Monde (que Simon potasse), des agences de voyage françaises, etc… et beaucoup de retraités roulant en quad ! c’est un lieu un peu déroutant mais tout ce petit monde cohabite avec les locaux (dont de nombreux haitiens). Nous nous sommes trouvés une petite case tenue par.. une canadienne (et non pas une française). La rue principale est très animée mais à 2 minutes : des plages vierges, la campagne, le calme.. Les enfants s’en sont donné à cœur joie. En plus, semaine spéciale car vendredi 20 était l’anniv de Patrick. Donc j’avais « travaillé comme une dingue » pour lui préparer un programme d’enfer sur 2 jours. Déjà nous voulions aller voir les baleines à bosse qui s’accouplent et mettent bas dans la baie de Samana (à 40km de Las Terrenas), mais le vendredi l’agence ne pouvait pas, donc on avait programmé la visite pour le samedi. Le vendredi, nous devions jouer les robinsons sur une plage paradisiaque et allez diner dans un ptit resto sur la plage tenu par Dulce, une Dominicaine, qui cuisine des poissons à tomber : pas mal comme programme non ? il y a eu seulement un ptit « hic » : le vendredi matin, il pleuvait des trombes d’eau. Je dis bien des trombes d’eau et non pas un petit crachin. Tout débordait, ruisselait, le village paradisiaque de la veille ressemblant à une favela bangladeshi (bon j’exagère un tantinet mais à peine, si quand même un peu). En effet, le fleuve était sorti de son lit, inondant tout et tous les immondices de ce même fleuve jonchaient les plages hier paradisiaques : des centaines et des centaines de bouteilles, plastiques, etc… spectacle de désolation. Donc que nenni de la petite plage ; nous avons glandouillé ou Cnedé (je ne dirai pas qui à fait quoi!) nous sommes sortis pour une petite promenade digestive écourtée par une légère bruine tropicale…. à 19h30 nous étions prêts pour the « birthday dinner » et à aller chercher nos plats chez Dulce pour les déguster dans notre chambre d’hôtel (toute autre option étant exclue!) mais là déception, notre resto était désert comme ses semblables : une forte houle déferlait sur la plage et tous les ptits bouibouis avaient été forcés de fermer boutique par les autorités maritimes… la pluie se remit à tomber et nous avons trouvé refuge dans un resto tenu par 3 dominicaines et un français, un truc tout simple et hyper sympa, où nous avons dégusté du Tex mex sur des airs cubains !! le gâteau d’anniv fut magistral : 3 énormes boules de glace + 2 cornets rien que pour Patrick et on avait même trouvé un cierge pour mettre dessus.
Dès 6 heures le samedi, nous étions fin prêts pour aller voir les baleines, totalement conscients de la chance que nous avions car ces dernières ne sont visibles que de début janvier à fin mars. Le temps toujours très maussade avec une forte houle ne ternissait en rien notre bel enthousiasme. Le bus affrété par l’agence devait nous prendre à 7h30. Mais 7h30, 7H45, 8h, 8h15 et toujours pas de bus… En fait, la directrice de l’agence, une française, retrouvée à grande peine, avait décidé d’annuler en raison du temps et (de sa peur de la mer..)… Les enfants et moi, « légèrement » déçus mais résignés, Patrick « passablement » énervé et déterminé, a réussi à nous faire embarquer avec une autre agence dans un autre bus et nous avons eu droit à notre balade dans la baie de Samana et à admirer ces incroyables cétacés avec une houle tout à fait raisonnable et un temps correct. Nous avons pu observer les baleines et leur baleineau de 1 tonne (à la naissance), ces petits chéris grossissant d’environ 40kg par jour faut dire qu’ils pompent ?? 180l de lait par jour à leur mère qui pendant toute la durée de leur séjour dans la baie ne mange pas et perd jusqu’à 8 tonnes (mieux que Weight Watcher !!) c’est extrêmement émouvant de voir ces géants des mers évoluer à 20m de vous, maternant leur petit. On se sent vraiment tout petit devant les merveilles que la nature nous offre. Apparemment, c’est extrêmement rare qu’une baleine s’échoue mais le grand danger vient des orques qui peuvent s’attaquer aux petits lors de la remontée vers le nord et leur attaque qui peut durer des heures est particulièrement violente et fatale…Fait exceptionnel, 3 orques ont apparemment été vu au large de la baie….On s’en est pris pleins les yeux. Malheureusement, notre observation fut écourtée car un jeune a eu un malaise. On ne sait pas exactement quel genre mais il était totalement prostré. Aucun médecin n’étant à bord, Patrick s’en est occupé jusqu’à ce que l’on débarque sur un petit îlot (où un médecin d’un hôtel pouvait le prendre en charge). Les parents, français, étaient complètement amorphes ne faisant absolument rien pour leur fils. Notre surprise fut totale lorsque l’on appris que le père était… infirmier !!!! Scotchant.
Nous avons quitté las Terrenas avec regret mais notre retour vers la capitale nous a rappelés Cuba car nous avons pris un GuaGua bondé. Les enfants ont réussi à s’asseoir mais nous sommes restés +de 2h debout coincés entre des corps divers et variés dans un bus surchauffé.
J50 – J57 du lundi 23 au lundi 1er Mars : oh mon bato, oh, oh oh
Lundi midi (le 23) nous avons quitté la République Dominicaine pour la Guadeloupe, deuxième partie de notre séjour. Triste de partir mais extrêmement heureux de savoir que Anne, la grande fille de Patrick nous y attendait pour passer une semaine avec nous sur le bateau.
Toujours dans un esprit « last minute » nous n’avions pas de voiture de loc, mais Patrick nous a déniché un ptit Kangoo fourgonnette 2 places. En effet, nous serions 5 à voyager mais notre « cahier des charges » était chargé. En effet, nous devions en moins de 2 jours, dénicher la planche de rêve pour Simon à un prix défiant toute concurrence….
Lundi matin (2 mars) Voici une semaine que je n’ai pas écrit, je sais, je sais je me laisse aller… non ce n’est pas la torpeur tropicale (quoique..) mais notre nouvelle « vie ». En effet, avant de nous embarquer, il fallait effectuer quelques petites formalités , avitaillement pour 2 mois, achats divers et variés, trouver la planche à voile pour Simon, ouvrir un monceau de courrier, et y répondre, pour Patrick (qu’Anne avait eu la gentillesse d’apporter), etc. Donc en ce qui concernait la préoccupation principale de Simon à savoir : the windsurf. Mission accomplie. Nous sommes tombés sur l’affaire du siècle (nous sommes d’accord sur ce point là) : un métropolitain vendait son ancien matos : 2 planches, 2 wishbones, 5 voiles, etc.. pour 250 euros (pas mal hein Victor !?). Simon qui attendait ce moment depuis plus d’un an en épargnant comme un malade a maintenant la possibilité de naviguer avec 2 gréements complets (et nous aussi) et c’est très chouette. Pour l’avitaillement, nous nous y sommes collés Patrick et moi, pendant que les 3 jeunes profitaient de la plage. Déjà je trouve les supermarchés « glauques » mais là, j’ai vraiment eu du mal dans cette société de (haute) consommation, d’autant que j’ai trouvé les prix exorbitants, quasi 50% plus cher pour une qualité moindre.
La veille, nous avions eu le plaisir de retrouver Sandrine et Gilles, des vieux potes cherbourgeois expatriés à la Guadeloupe depuis 8 ans, une belle soirée. En plus, ils stockaient des affaires que je leur avais laissé et j’ai retrouvé avec plaisir des bouquins de yoga et quelques fringues moins défraîchies que celles de Cuba (il faut dire que c’était difficile de faire pire!). Nous avons embarqué sur notre beau voilier mercredi soir. C’était très émouvant de se dire que cela allait être notre nouvelle maison flottante pendant 2 mois. Dory, est un dériveur ovni 365 (environ 10 m) en alu (ce qui lui donne un petit air moins propret et « bling bling » que les multicoques ou monocoque en polyester (avis très personnel!), spacieux avec 3 petites cabines, une salle de bain, un grand carré et un grand cockpit. Jeudi midi, nous sommes partis pour 4 heures de navigation pour aller aux Saintes, une petite île au large de la Guadeloupe (elle appartient d’ailleurs celle-ci). Pour une première traversée nous avons fait fort dans tous les sens du terme car ne croyait pas que parce que l’on navigue sous les tropiques, il n’y a qu’un doux alizé qui effleure les voiles (euh, j’avais un peu tendance à croire ça ou du moins qu’après le raz Blanchard, c’était comme naviguer sur le lac Léman!). Il y avait 25 à 30 nœuds de vent dans le canal des Saintes, on était en gilet et en veste de quart, trempés de la tête au pied ! L’équipage était vaillant, surtout Aishwarya pour qui cette nav représentait une grande première. Elle est donc partie la fleur au fusil est arrivée en chien de fusil … terrassée par le mal de mer. En plus, le sac plastique que j’avais pris était… percé donc elle m’a redécorée.
Mais bon, dès l’arrivée dans la magnifique baie des Saintes (la 3ème plus belle du monde, dixit Patrick, après Rio de Janeiro et Diego Suarez au nord de Madagascar) nous revivions. Sauf que toutes les bouées étaient occupées, donc nous avons dû ancrer plus loin avec 70 m de chaîne…dans 8 mètres d’eau dans un mouillage plus que rouleur : nous avons « dansé » toute la nuit, et je ne sais pour quelle raison , j’étais persuadée que l’ancre décrochait tout le temps. Le lendemain, dès 5h, nous étions prêt à changer de place, ce qui fut fait mais on roulait toujours. Les gars du port , ont eu pitié de nous et nous ont indiqué une bouée dans un endroit plus calme, mais Eole avait décidé de nous tester et donc cela fait 4 nuits que l’on dort peu. Les grains succédant aux grains. Nous avons quand même pu profiter de la plage et de cette petite ile si parfaite. Simon a testé sa planche qui marche d’enfer (on a 25 nœuds depuis 4 jours !).
La houle est d’ailleurs tellement forte qu’il m’est impossible de faire du yoga sur le bateau et donc j’ai remplacé ma petite séance matinale par un grand bain. La nature nous réserve ainsi bien des éblouissements. Ainsi, il y a 2 jours, nous sommes allés nager avec Patrick avec palmes, masque et tuba à 50 mètres du bateau vers la côte. Bien que l’eau soit transparente, nous ne voyions pas vraiment de poissons. Eh là, à 5 mètres de la falaise, je me suis littéralement retrouvée comme Alice aux pays des merveilles : encerclées par une multitude de poissons multicolores. J’avais l’impression d’être tombée dans l’aquarium géant de la Cité de la Mer. Cela m’a pris aux tripes. Patrick également. Des langoustes, des poissons lunes, une murène et des milliers des poissons jaunes, rouges, noirs avec des points bleus fluorescents (faut que je m’achète un bouquin). Nous y sommes retournés avec les jeunes qui sont eux aussi restés subjugués par ce spectacle à 50 centimètres de profondeur. Très impressionnant également dans la baie se trouve une épave d’un chalutier à environ 10 mètres de fond. Nous avons plongé dessus. Personnellement, je préfère les poissons, l’épave étant trop lugubre !
Hier, dimanche, grande journée car Anne soufflait ses 25 bougies ! Nous sommes allés dîner samedi soir dans un petit resto (auquel on accède en annexe, le rêve) pour fêter son anniversaire avec gâteau, bougies, et … micro feu d’artifice nous avons passé une belle journée à la plage. Pour marquer le coup, je me suis lancée dans la fabrication industrielle de crêpes pour le petit déj (encore une de mes idées saugrenues). On y pense pas assez à fabriquer des crêpes sur un bateau qui gîte par une température de 30 degrés dans une poêle de 15 centimètres de diamètre tout en faisant réciter la quatrième République pour le Brevet Blanc d’histoire à Simon! (la « touche » de rhum dans les crêpes était une réussite!) Simon et Aish sont ravis de se retrouver avec une « jeune adulte » qui partagent leurs jeux (et je dois dire que la « babysitter » est plus que top!!!) et qui leur fait même le CNED (la prof attitrée apprécie beaucoup ! Et les élèves encore plus!). Aish a passé sa semaine à littéralement « coller » Anne. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et nous devions repartir ce matin pour Pointe à Pitre à la voile pour laisser Anne à l’aéroport. Mais une fois de plus, on ne fait pas toujours ce que l’on veut car à 6h ce matin, le vent forcissait, la mer était formée et les grains se succédaient les uns aux autres (ma bonne dame, les Antilles ne sont plus ce qu’elles étaient) et donc après avoir consulté la météo Patrick a pris la sage décision de prendre la navette rapide avec Anne. Sauf que je devais ramener l’annexe du quai avec Simon et que je ne l’avais jamais conduite. Il y avait pas mal de houle et comme je venais de me réveiller, impossible d’accélérer et non l’annexe n’a pas un moteur de 300 chevaux et non je ne vous dirai pas la puissance du moteur mais vous pouvez l’imaginer (5..). Heureusement que Simon a pris la barre car on aurait passé notre temps à faire des petits ronds dans l’eau et à dériver. Je vais d’ailleurs de ce pas m’entraîner à la conduire avant que Patrick ne revienne car je devais montrer un spectacle assez affligeant !!!!
Conclusion de ces (déjà) 5 jours de bateau. Les jeunes sont ravis et les moins jeunes aussi. Le skipper est enchanté de la marche de son bateau et la mousse (on va dire que c’est moi) s’améliore chaque jour. Simon est une vraie aide pour Patrick. Aish s’y met aussi et j’espère qu’Anne a pu vraiment se reposer pendant sa petite et unique semaine de vacances. Le bateau paraît vide sans elle ! On commence à s’amariner mais on est pleins de bosses : j’ai un œuf de caille sur le front en raison d’une remontée trop rapide sur le pont : forcément quand on vous fait la blague de vous dire que votre fils dérive seul sur l’annexe vous lâchez tout et sortez comme un diable du bateau pour vous jeter à l’eau, sauf que quand le capot du carré est fermé, au lieu de sauter vers l’avant, vous rebondissez vers l’arrière. Le point positif, c’est que tout le monde a été à mes petits soins pendant toute la journée (faut dire il n’y a qu’à me regarder pour comprendre pourquoi…), Simon s’est coincé les doigts dans la porte de la cabine, Aish s’est cognée (comme d’hab), elle aussi, le front, Anne a des bleus partout mais bonne nouvelle le skipper est rincé (avec la houle on ne dort pas) mais entier (ce qui est l’essentiel!).
On s’habitue à ce petit espace et à ranger, à nettoyer constamment (une vie d’esclave j’vous dis). La « bonne » nouvelle c’est que nous avons une réserve d’eau de 320litres, et que l’on peut voir notre consommation (mais pas le niveau des cuves). La moins bonne c’est que ils ne nous ont pas rempli les cuves lorsque l’on a pris le bateau et que depuis hier matin on a plus d’eau douce (on a consommé 80 litres à 5 en 4 jours ! Belle moyenne.)… comme nous devions repartir ce matin, pour Pointe à Pitre, on s’est dit no problemo, on peut attendre sauf qu’on reste un jour de plus et que, Patrick étant parti conduire Anne, vu mes performances avec l’annexe, je ne me vois pas bouger le bateau pour essayer de remplir les cuves à un hypothétique ponton (aux Saintes c’est sportif) par une mer plus que houleuse ! Donc, on « cartonne » gentiment, la vaisselle à l’eau de mer c’est bien mais un peu poisseux. Heureusement, on a suffisamment d’eau à boire mais on ne se voit pas prendre une douche à l’Evian ou assimilée ! Donc Anne est repartie prendre son avion, les cheveux et le corps pleins de souvenirs des Saintes (sable, sel, ambre solaire et petites nattes).
On fait un voyage éblouissant, On a tellement de chance. On apprend sur le monde, sur soi, sur ses proches. Simon et Aishwarya grandissent et mûrissent. Patrick est tellement heureux d’avoir pu passer une semaine avec Anne. Voir les 3 jeunes jouer ensemble m’a comblée. On respire , on se tricote des souvenirs. Life is good.
Jeudi 5 mars: 3 jours bloqués au mouillage.. Les ordis détestent l’humidité (euh oui il fait humide..) et donc ne charge plus sur le bateau. on devait partir hier pour Saint Martin, on va tenter le coup demain matin après la fin du BMS (Bulletin Marine Spécial) : hier force 6 à 7 , creux de 3 mètres, tout va bien. Petite bafouille suit après notre traversée de 36 heures.
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Mercredi 30 à vendredi 13 février – Barracoa quand tu nous tiens….
Nous devions rester 4 nuits à Barracoa mais nous avons succombé à son charme et n’avons pu nous en arracher qu’au bout de 9 jours ! du jamais vu (surtout pour Patrick qui a facilement la bougeotte !) . On a trouvé là-bas, tout ce que nous pouvions rêver. Un cadre de rêve (pas seulement la mer car nous ne nous y sommes baignés qu’une fois !), des gens adorables et d’une générosité sans pareil et une nourriture à tomber (ah le chocolat de Barracoa !). Les enfants, surtout Simon, se sont faits de vrais copains. D’ailleurs, ce dernier a tellement profité de sa journée cubaine (notamment en mangeant des nourritures d’origines diverses et variées) que ses intestins l’ont rappelé à l’ordre les jours suivants…. Profitant d’une campagne luxuriante et d’une accalmie dans le temps, le jour suivant, nous avons retrouvé (sans Simon qui se reposait de ses excés culinaires de la veille…) Alian qui nous a emmené pour un ptit tour d’environ 30km.. à la rencontre des grottes des Tainos.
Nous avons ainsi grimpé à des échelles branlantes sur +/- 25 mètres (sans exagérer) pour arriver dans des grottes de toute beauté, creusée dans la falaise, dominant toute une forêt de cocotiers et faisant face à la mer à 2kms. Ces grottes, totalement paumées et pas touristiques pour un sou ont servi de lieu de tournage d’un film… « Robinson Crusoé »… par Pierre Richard !!! jamais entendu parlé mais je peux comprendre qu’il ait été séduit. Ce qui est quand même surprenant c’est que ces grottes sont retournées à l’oubli sitôt le film terminé.
Un lieu tellement magique qu’AIshwarya a décrété qu’elle voulait y vivre, donc élèves de la 6 ème mauve à St Jo, si vous voulez revoir votre copine, venez lui rendre visite à Barracoa, Cuba ! On s’est régalés dans tous les sens du terme. L’estomac n’a pas été en reste, car Alian nous a fait gouter à une noix de coco en voix de germination. En effet, lorsque la noix de coco arrive à maturité le lait se transforme en une boule un peu (voire très..) spongieuse, qui donne naissance à un germe. J’ai vécu 10 ans en Inde (lieu de prédilection des cocos) et je n’avais jamais vu, citadine que je suis, un truc pareil. Bon c’est un peu « spécial » mais très nourrissant (au bout de 4h de marche dont beaucoup de grimpette on avait la dalle !) et au niveau biologique passionnant. Petite erreur d’appréciation de notre part, en redescendant des grottes, nous avons voulu aller à la mer en traversant la forêt, toujours précédé de notre guide Alian. Celui-ci gambadait comme un cabri, pendant que nous suivions comme des chiens de salon qu’on aurait jeté dans la jungle. Il faut, en effet savoir, que la foret était à l’origine recouverte par la mer et que le sol est composé d’anciens coraux qui sont, en de très nombreux endroits (surtout quand on s’est rapprochés de la mer) très tranchants et espacés.
Sachant que l’on marchait depuis quelques heures sous un soleil approchant de son zénith (même si on était sous les arbres) avec une humidité approchant les +80%, la notion de chien de salon, jetés dans la jungle n’est pas très loin !! mais le moral demeurait haut et fort jusqu’à ce que l’on apprenne que le beau-père d’Alian d’un âge avancé venait encore, récemment, dans ces parages pour pêcher et que cela ne lui posait aucun problème de marcher pieds-nus sur ces pierres tranchantes où nous avancions en crabe en dépit de nos chaussures bateau (bon c’est peut-être à cause de nos chaussures bateau !!!). Les fonds sont tellement poissonneux qu’ils pêchent même à la ligne des… langoustes ! nous sommes remontés chez lui et après un dej d’haricots et de riz, nous sommes repartis pour cueillir des cocos.
J’espère pouvoir mettre la vidéo sur le site, car Alian grimpe aux cocotiers comme nous on monte un escalier de meunier. En 20 secondes il est à 10m de hauteur ! grâce à un astucieux système fait de 2 cordes. On s’est régalés et ensuite descente dans une grotte immense (qui les abrite lors des cyclones) sur son terrain dont on a visité une infime partie avec des idoles Tainos creusées dans la roche, des stalactites et leurs copines les stalagmites. Une féerie de couleurs (et de chauve souris). Nous étions subjugués. Il faut savoir qu’à l’arrivée de ce brave Christophe Colomb la population de Tainos à Cuba s’élevait à 100 000 âmes. 30 ans plus tard, il n’en restait plus que 5 000 !
En plus contrairement, à certaines autres tribus indiennes (comme les Caribes dans d’autres iles), les Tainos étaient un peuple paisible, vivant de la pêche et de la cueillette. Après cette visite émouvante, nous sommes partis à quelques kms (nous n’étions plus à quelques Kms près) voir un « mirador » (qui donc par définition est en altitude) c’est-à-dire une vue étendue sur toute la région de Barracoa :spectacle à couper le souffle (et ce qui restait de nos jambes) en fin d’après-midi sous une lumière rasante. D’ailleurs, un français de Cognac cherche à créer sur ce terrain un eco-lodge (mais se heurte depuis 7 ans à une lenteur administrative toute cubaine : il faut dire que le terrain se trouve dans un parc national ce qui naturellement complique les choses).
Aish, toujours stoique et vaillante a retrouvé tout son allant quand nous avons fini devant un ptit esquimau cubain : oubliez les magnums, etc.. the ice cream (ou plutôt « helado » se trouve à Barracoa : prenez une tige d’un arbuste (écologique) enrobez-le de jus de coco et de carrambol (=naturels), mettez au congélo et vous avez une glace à fondre de plaisir. Tout ça pour 5 centimes d’euros. Cette pause si gourmande, nous a remis d’aplomb pour faire les 7kms qui nous séparaient de notre casa. Sachant que ces 7kms sont le lot quotidien de tous les collégiens, lycéens, adultes travaillant dans le centre de Barracoa. Nous avons également rencontré un petit monsieur de 89 printemps qui tous les jours (sauf le dimanche où il picole !) prend son vélo jusqu’en bas de la colline (4km) et monte avec ses 2 bâtons les 5kms du mirador (et quand je dis monter, la montagne du Roule est plate !) pour garder la forme et admirer la vue. Jeunes gens de 89 ans (hein Papa !), j’espère que vous me lisez et en prenez note ! (bon ceux de moins de 89 ans, y compris, une certaine « Anne-Sophie » peuvent également en prendre de la graine. Du coup, suite à cette rencontre, Patrick s’est mis à demander à toutes les personnes qui lui semblaient d’un âge certain, leur date de naissance
il faut savoir que la durée moyenne de vie à Cuba est égale à 79 ans, similaire à leur potes Américains, alors que l’on ne peut comparer les PIBs et les soins médicaux dispensés au pays de l’Oncle Sam.
Mis à part la beauté du lieu, des rencontres, cette journée fut donc riche en enseignements et en réflexions: Nous nous sommes rendus compte combien au quotidien nous étions déconnectés de la nature. Ces personnes comme Alian et sa famille vivent en symbiose totale avec la nature, ne prenant d’elles que ce dont ils ont besoin. Ils sont paisibles et véritablement heureux. Bien sûr, ils ont leur lot de soucis mais ils vivent dans le moment présent loin du superflu. Nos vies sont tellement encombrées des détails en tout genre et surtout de stress qui finissent par nous miner et influer sur notre santé.
Mercredi 11 février – Koh Lanta le retour des héros…
Simon n’ayant pu participer à notre expédition, nous ne pouvions quitter Baracoa sans qu’il ne voit Alian et ses cocotiers. Il faut vous dire que Simon (si vous ne l’aviez pas encore compris) est un « dingue » de cocotier. Pas seulement pour les cocos mais aussi pour y grimper (il a d’ailleurs failli être embaucher à l’âge de 9 ans par un cueilleur de coco au Kerala, en Inde [véridique]). Donc nous avons ajourner (une fois de +) notre départ et decidé de rallier l’Est de la péninsule à Baracoa en vélo en passant par la maison d’Alian et ses grottes (et bien sur cocotiers pour Simon). Le plan, très élaboré, était de mettre 4 vélos dans une jeep, et revenir en velo et de faire 35kms par les petites routes et d’arriver comme des fleurs chez notre pote Alian. Pas mal non ?
Nous étions très enthousiastes et le chauffeur de la jeep moins, donc il a mis + d’1h pour rallier notre point de départ donc il faisait déjà très chaud. Mais bon, ce ne fut qu’un détail, sauf que nous n’avions qu’une carte routière Michelin (pas terrible pour indiquer les chemins de terre cubains) et des indications pas très claires (le nom de 3 villages : sur 35 km ça ne fait pas lourd) mais nous avions de l’eau (un peu) et du pain (10 !). la petite route de terre s’est avérée sur une bonne moitié non carrossable : trop étroite, boueuse, trop caillouteuse, trop raide ! mais l’on ne s’est pas (trop) découragés.. et on a continué (on était bien obligé !). On a quand même perdu les chaussures de sport de Simon accrochées sur son guidon.. (donc merci Monsieur le professeur d’EPs, de bien vouloir excuser mon fils, pour les futurs cours de sport !!). Par contre, on s’est régalés les yeux (et bourrés de pain). Des petits cours d’eau, des baies sauvages de toute beauté.
On a même rencontré des lavandières rigolant sur le bord de la rivière tout en faisant un feu d’enfer pour faire bouillir leur linge. On est arrivés après nos 30 kms chez ALian qui commençaient à s’’inquiéter car on avait 1h30 de retard après 6h30 de vélo et marche (remember : pas de portable) et on a enchainé par grimpette au cocotier pour lui et entrainement pour Simon et visite de la grotte de la veille pour les enfants. Ce à quoi nous n’avions pas pensé c’est que la nuit tombe vite même très vite et nous avons fini notre périple de 7km dans le noir le plus complet : descente de la colline, traversée du pont suspendu (vous avez déjà traversé un pont suspendu de nuit avec un vélo à la main ?), traversée la plage (+1km dans le sable sec) et traversée de la ville sans feu (ni sur les vélos, ni éclairage public) avec pour moi Aish sur mon porte bagage car son vélo était utilisé par Lionel (le frère d’Alian) qui a eu la gentillesse de nous accompagner avec sa ptite lampe frontale défaillante. On faisait moins les malins (surtout sur le pont !!!!) notre logeuse nous a vu arriver dans un triste état (les vélos aussi : 2 d’entre eux n’avaient plus de freins !) mais absolument ravis. Nous avons fini cette journée en offrant le diner à Alian et Anais qui nous avaient rejoints (eux aussi à pied pendant 7kms mais frais comme des gardons).
Nous voulions les inviter à diner avec nous dans notre casa… mais ce ne fut pas possible, notre logeuse nous a dit que cela serait très compliqué.. en effet, les étrangers ne sont pas autorisés à inviter des cubains dans leur casa… (no comment..) On aurait préféré l’intimité de notre logis mais on s’est donc rabattu sur un resto. Très belle soirée. Alian nous a raconté qu’il avait dû arrêter ses études d’ingénieur hydraulique pour s’occuper de sa famille (son père était mort quand il avait 11 ans) lorsque sa sœur ainée avait été brulée au 3 eme degré lors d’un accident domestique (avec un foyer semblable au leur). Nous n’avons pas pu également savoir l’âge exact de sa mère qui semblerait avoir 44 ans, lui en ayant 28 et ayant des sœurs plus agés. Devant notre air effaré, il s’est rétracté et nous a dit qu’elle en avait 52. Donc 42, 52 ? dans tous les cas de figure, elle a eu des enfants très, très jeune..
Le lendemain, on était tellement claqués qu’on a, devinez quoi, prolonge notre séjour d’une journée supplémentaire ! mais le vendredi, nous étions enfin prêt à lever l’ancre et après plus de 7h de camions (pour 300kms) nous sommes arrivés à la grande ville de Santiago. Là, nous avons eu un choc, d’autant plus, que l’affabilité des cubains a montré ses limites, lorsque nous nous sommes retrouvés , un peu hagard par notre trajet, au milieu d’une rixe entre 2 chauffeurs de camions, qui se balançaient des gros pavetons a la figure ! on s’est éclipsés fissa et avons trouvé notre casa (qu’on avait réservé, une première !). Bon Santiago, ne nous laissera pas un souvenir inoubliable, il faut dire qu’après Barracoa, la barre était haute !, de la pollution, de la circulation, une certaine violence. Le centre est beau mais pas extraordinaire. Nous avons eu la chance d’assister, de loin, à un mariage collectif de 16 couples pour… la Saint Valentin. Ah, il faut quand même que je vous dise, je vais lancer une nouvelle mode à Cherbourg et cela va faire fureur : les bigoudis, les cubaines en sont dingues, elles se baladent dans la rue à n’importe quelle heure avec. Notre logeuse de Santiago, avait les plus beaux : faits en rouleaux Pqs ! donc attendez-vous à me voir arriver le samedi matin sur le marché avec mes bigoudis en PQs ! succés assurés, cela va faire fureur, je vous dis, allez-y essayez, lachez-vous !!! Comme quoi, à Cuba « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme »
Lundi matin, le cœur très très gros, nous avons fait nos adieux à cette belle ile. Nous avons eu le temps de penser à notre départ car il nous fallait reconfirmer nos billets chez Cubana à Santiago.. mais l’agence est fermée le samedi et dimanche et en raison de … la Saint valentin le vendredi après-midi. Oui, je sais vendredi était le 13 février, mais à Cuba on ne rigole pas avec la Saint Valentin. Donc on a appelé des numéros divers et variés mais no answer, on est allés en coco taxi à l’aéroport mais l’agence fermée aussi. En désespoir de cause, on a vu que sur internet notre billet devait être déjà confirmé, donc on a essayé de l’imprimer. Cela nous a pris + d’une heure car dans le café internet ils n’imprimaient pas ! Sachant que je stressais un peu, si si je l’avoue, car nous avions eu quelques difficultés à acheter notre billet, notre avion étant blacklisté en France car c’était un.. Antonov dernière génération (Maman ne dit rien, vous avez fait pire !!!). Mais bon tout s’est bien passé sauf à l’immigration où le douanier cubain était un peu tatillon (il nous a demandé de retirer nos mains du comptoir et de nous en éloigner.. : on a du pouvoir ou on en a pas).
Voilà nos péripéties à Cuba se sont achevées, nous avons vraiment adoré cette ile tellement différente des autres. Nous avons eu une telle chance d’y rester suffisamment longtemps pour mieux appréhender cette culture et ces cubains si fiers et si résilients. Beaucoup de choses nous échappent encore, et très certainement si vous connaissez Cuba, vous penserez que ma/ notre vision des choses diverge de la vôtre mais en ces « quelques » lignes, j’ai seulement voulu vous montrer le quotidien de 2 adultes et de 2 enfants et essayer de vous faire partager tous nos coups de cœur mais aussi nos questionnements. Nous sommes très fiers d’être devenus des pros des « camiones » en sillonnant une très grande majorité du pays (en occultant certains des endroits les + touristiques), de pouvoir monter une loma (une colline) avec un vélo (je n’ai pas dit à vélo, nuance) sous le cagnard et sous une pluie tropicale en un temps record, de pouvoir passer une journée en ne payant qu’en pesos cubains (la monnaie utilisée par les cubains et pas par les touristes), d’être incollable sur la révolution cubaine (même les enfants) et de pouvoir réciter au moins 10 slogans révolutionnaires, d’avoir survécu au CNED (les avis divergent…), de manger des pizzas à 10 centimes d’euros sans être malade (seulement ballonnés !!) et le plus important de pouvoir dire que nous nous sommes faits des amis cubains et se dire qu’ils nous considèrent comme tels malgré nos différences.
Merci de nous avoir suivis dans nos (mes !) élucubrations et l’aventure continue en République Dominicaine et les petites et moyennes Antilles.
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9 jours à Barracoa et nous n’arrivons pas à nous arracher à ce lieu magique où la nature et les hommes cohabitent tellement harmonieusement. C’est vraiment une région « bénie des dieux » (et de la pluie !). J’attends de repartir demain (après avoir repoussé notre départ 4 fois !) et d’avoir « digérer » tout ce que nous avons vécu et vivonspour faire un ptit résumé de notre séjour.
C’est une région qui « force » à la réflexion. . Nous partons vers Santiago dernière étape de notre séjour cubain si riche en émotions et en découvertes. Nous quitterons ce pays à regret. En attendant la partie ” écrite » vous pouvez découvrir la partie visuelle (grâce à Patrick) en cliquant sur ce liens. : photos Cuba
Nous pensons bien à vous
Un Petite carte de notre periple cubain. On va terminer par Santiago
J30 – J36 Mercredi 4 février - Samedi - Barracoa: Le jardin d’Eden
Je dois faire un petit rectificatif: en fait nous n’avons pas pris des « wawas » mais des « camiones » : je me suis en effet mélangé les pinceaux quant aux noms de nos transports : un wawa est en fait un bus local et ne sont pas autorisés aux étrangers. Les camiones sont les « bétaillères » que nous prenons maintenant régulièrement. Donc pour partir de Holguin, rebelote : petit camion pendant 4 heures (5 euros à nous 4)… on est arrivés à Moa un peu crevé mais on s’est vite remis quand on a réalisé que l’un des voyageurs avait 93 ans et ne s’en portait pas plus mal… à Moa la capitale du nickel et de la bauxite, et donc de l’usine polluante à souhait (un truc monstrueux qui crache une fumée noire et rend l’air irrespirable [du moins pour nous..]) ; donc à Moa, plus de camiones, on a dû se rabattre (« grâce à » un rabatteur) sur une jeep, que nous pensions réservée à notre usage mais qui s’est avéré être un taxi collectif et donc à 10 (une jeep ça contient) + un coq de combat, tout plumé et honoré de plusieurs victoires dixit son proprio tout bagouzé, nous voilà partis sur une route ou plutôt une piste. 2 heures plus tard, nous étions ravis d’arriver et de découvrit qu’un joli bronzage « terraccotta » nous habillait (de la tête au pied).
D’ailleurs, Patrick en était devenu blond !!! très surprenant : vous partez avec votre homme, qui avec sa barbe, fait un mélange de Philippe Noiret (en + jeune) et d’Hemingway (idem) et vous arrivez avec Plastic Bertrand !!! quand à vous, votre coiffure aurait fait « pâlir » de jalousie Tina Turner ! 7h pour faire 200km, jolie moyenne. Baracoa, nous a tout de suite plu car sur le bord de la route, ils vendent des cônes faits en feuilles de palme contenant de la noix de coco râpée et des fruits mixés (à tomber : genre Congolais Cubain) et du chocolat car Baracoa est la capitale cubaine du cacao !
On s’est trouvé une petite casa avec la meilleure terrasse de la ville et ce qui a emporté la mise c’est que les proprios ont 2 enfants : un fils de 12 avec qui simon joue au foot et au base ball (manche à balai + balle de tennis) et une fille de 14 qui (on a réalisé en la voyant) en faisait 18..Baracoa me fait penser à la ville dans le film de Jim Carey (le truman show) où tout est tellement mignon, propret que l’on a l’impression d’être sur un plateau de tv réalité! mais ici tout est véritable surtout la gentillesse de ses habitants (et son chocolat !!). ils sont tellement sympas et généreux que l’on a parfois du mal à penser que c’est désintéressé. L’une des raisons de cette gentillesse est que Barrocoa est resté isolée du monde jusqu’aux années 60 (pas de route principale) et qu’ils ont ainsi compté les uns sur les autres et développé un véritable esprit communautaire.
Les enfants Adorent cette ville et joue dans la rue car il y a une vraie vie de quartier. Tout est à taille humaine. La proprio nous fait une cuisine de rêve à prix modique. Nous avons rencontré des vélos cyclistes belges (adorables) qui ont déjà parcourus une partie de Cuba et venait de faire la même route que nous et ne semblait pas en avoir « souffert » (alors que nous ressemblions à des concurrents du paris-Dakar à la fin d’une étape).
Bon et pour tout vous dire, nous avons découvert le jardin d’Eden. Hier, nous avions décidé de faire une petite balade en vélo et d’aller nous baigner dans une caverne. On ne s’est absolument pas rendus compte dans quoi nous nous lancions car on est entrés dans une zone protégée (biosphère de l’Uneso) et nous sommes trouvés face à une colline à littéralement escalader avec nos vélos sous un cagnard pas possible..là l’engouement des troupes (surtout la section la plus jeune) commença à se liquéfier à mesure la température montait (avec l’humidité : on est passé dans un climat vraiment tropical ici). Heureusement Luis Enrique, un passant qui montait fêter l’anniv de sa grand-mère) a aidé Aish à pousser son vélo. De fil en aiguille il nous a indiqué une maison d’où on pouvait avoir un guide pour aller visiter la grotte. Entre temps, nous avions appris qu’il était médecin et il a proposé à Patrick de visiter l’hôpital (quand je vous dis que le cubains sont adorables !) . Nous sommes arrivés trempés jusqu’aux os (pas par la pluie) et le moral de la section ado au plus bas (car la carotte de la baignade au bout de 5kms de cote avait dû mal à être encore crédible !) .
là Enrique nous a laissé devant une petite finca (qui faisait quand même une bonne 40aine d’hectares !) dans un décor de « malade » à côté la côte ouest du Kerala en Inde c’est le désert : des cocotiers, bananiers, palmiers et tout ce que vous pouvez imaginer poussent partout. Sans rien nous demander, les proprios de la casa nous ont accueillis et ont offert des noix de coco, bananes, corrosol (fruits à chair blanche : `a tomber) et mangues alors que ce n’est pas la saison : mais ici à Barracoa tout pousse. Ils ont des haricots blancs, des tomates monstrueuses, etc, etc… Le moral est remonté en flèche fasseà ce festin inespéré et la gentillesse de ses personnes. Puis, ALian nous a emmenés à la grotte pour nous baigner. On penser trouver un bassin à 200 mètres de la maison, et bien nous avons marché 1h30 descendus à des échelles en bois (qui tenaient par miracle), tout ça avec nos palmes etc, (ah les touristes…), pour arriver dans une grotte où l’eau de mer (alors qu’elle est à 3km) se mêlait à l’eau douce d’une limpidité extrème : un truc de « dingue ».
En plus, cet endroit est l’un des anciens lieu de vie des indiens tainos (exterminés, comme il se doit, par les espagnols), on a vu des grottes magnifiques, un chemin de 6km surélevé fabriqué en corail ! (car auparavant la mer arrivait à cet endroit). Alian (descendant d’esclaves en provenance d’Haïti), nous a tout expliqué. On est rentré 3h plus tard, éblouis et bouleversés par tant de beauté et du poids de l’histoire. Le beau-frère d’Enrique fêtait son anniv et tout naturellement ils nous ont invités àdéj tous les 4. La cuisine, est réduite à sa plus simple expression (au feu de bois).
Différents amis sont arrivés, dont des français, établis ici. Nous ne savions pas trop quoi faire car ne voulions pas nous imposer, mais avec tant de gentillesse, ils ont insisté que nous sommes restés. Sans aucun doute, ce fut la plus intense des journées que nous avons passée à Cuba. Ils nous ont ouvert leur maison, leur cœur. On est rentrés littéralement éblouis pas tant de gentillesse, beauté et de partage. Ils sont complétement auto-suffisants mais vivent dans un grand dénuement car le produit de la vente de leurs fruits n’est pas suffisant pour leur garantir un bon niveau de vie. Suite à cette magnifique journée, nous avons rejoint Alian et Anais (son épouse) ainsi que leur famille et leurs amis divers et variés à la Terrasse, la boite de nuit de Barracoa où l’une des copines de la journée participait également à un show et où Lionel fêtait son anniv.
Que dite de la Terrasse ? comme son nom l’indique, cette immense terrasse accueille tout Barracoa les WEs. La soirée a commencé par un show, vite terminé en raison d’une pluie intense et comme il n’y a que 2 auvents tout le monde s’est retrouvé coincé dessous. Bon il faut que je vous précise que les cubains et surtout les cubaines adorent s’habiller et que souvent leur sens de l’habillement est surprenant. Pour sortir, c’est simple : il faut que cela soit le plus moulant possible, le plus court possible, le moins couvrant possible, totalement colorés et souvent les talons démesurés. Et ceci, quelque soit votre âge, hauteur et largeur. Ensuite, vous mettez tout ce beau monde dans un vaste espace et vous vous déhanché le plus sensuellement, langoureusement possible en vous collant à tout ce qui passe. Ajouter à cela que tout le monde apporte sa bouteille de rhum et que les verres de rhum sec circulent de mains en mains à une vitesse très largement supérieure au tempo du déhanchement. Un truc de dingue ! une de mes nouvelles amies cubaines (danseuse de son état) a voulu m’apprendre tout ce que je devais savoir sur les danses cubaines. Moi, qui l’oreille musicale hyper atrophiée, j’avais l’impression que tous les rythmes se ressemblaient alors qu’il n’y en avait pas un seul pareil (et à chaque danse correspond des pas différents). La danse cubaine c’est quand même vachement complexe ! surtout que non seulement il y a les pas (je ne parle pas du mouvement du bassin) mais en plus il y a l’attitude. En effet, Maria, à un moment donné m’a confié qu’il fallait que mes mouvements soient un peu plus…… sexuels… !!! c’est vrai qu’en regardant autour de nous, aucun doute n’était possible, on avait l’impression que toutes les filles de la disco avaient été danseuse de cabaret !! la danseuse en face de moi, la fille de Lionel, 15 ans (les mineurs n’ont pas le droit d’entrer dans la boite donc elle avait dit qu’elle en avait 17), se trémoussait, une clope et un verre de rhum (fournit par ses parents) à la main, tandis qu’un bellâtre faisait la même chose dans son dos…. On était, Patrick et moi, scotchés. Je comprends maintenant mieux pourquoi beaucoup de cubains sont grands parents à 40 ans et les étrangers succombent au charme des cubaines !
Comme rien ne vaut un « bon vieux rock » et que j’avais du mal à suivre les conseils de mes différents professeurs on est rentrés relativement rapidement, un peu dépassé par les événements !
J36 – J37 Samedi 7 et dimanche 8: Les jours, comme toujours, se suivent et ne se ressemblent pas. Le lendemain après un soleil implacable, une pluie tropicale a lavé la ville et nous a rincés. On ne s’est pas démontés par ce « crachin » persistant, et dimanche somme partis pour une grande expédition : Aish et moi, retour chez Aliane pour qu’ils nous montrent les différentes plantes médicinales et leur usage et Patrick pour un grand parcours à vélo de chez Aliane à la baie de Yumuri. Simon préférant rester bosser (mais oui !) et jouer avec ces copains cubains (ceci explique cela !). Nous sommes arrivés chez eux detrempés (cette fois-ci par la pluie), je tiens à dire que, bien entendu, les vestes de pluie de chez decath, ne résistent pas 30 secondes `a une pluie tropicale et ne servent donc à rien ici ! (quelle touriste !). Patrick, dans le style Koh-lanta, a décidé d’aller de l’avant.
Petite diversion, pendant que je suis en train de vous écrire de ma terrasse, un petit vendeur ambulant passe en vendant des noix de coco, bananes, corrosol, etc… c’est le paradis des fruits ici.
Donc, Aish et moi, nous nous sommes enracinés chez Aliane et sa famille au grand complet. Ce fut très intéressantde vivre à leur rythme. En raison des pluies diluviennes qui duraient depuis 2 jours, ce qui leurs sert de salle de vie (un sol en béton, des murs en claires-voies, un toit en tole) étaient devenues un véritable bourbier (avec les écoulements de boue). La mer d’Aliane, passait son temps avec une sorte de serpillère à essayer d’éponger cette boue rouge vif, pendant que les 3 jeunes enfants trainaient par terre. Leur dénuement nous a vraiment sautées aux yeux. Pour l’anniv de Lionel, ils s’étaient mis sur leur 31 mais là dans leur vétement de tous les jours, troués, tachés par la boue et autres, les pieds et chevilles maculés de cette terre si rouge, ils faisaient peine à voir. Nous leur avions apporté des petites choses, dérisoires, qu’ils ne trouvent pas ici : Aish a donné son écharpe qu’Anais avait appréciée, un stylo 4 couleurs ; comme sa maman m’avait donné de l’huile de massage coco, je lui ai donné mon huile à l’abricot, des bonbons, petits gâteaux, etc…
Comme ils venaient de cueillir les haricots blancs (spécialité du coin) pour les vendre, nous avons participé avec Aish, à leur épluchage (+ de 10kg !) pendant qu’Aliane tuait une poule, la plumait (Aish a failli devenir végétarienne !) et en la vidant trouvait un œuf translucide avec une coquille molle ! (la nature est si bien faite). Il pleuvait toujours des cordes, et Alian est allé me chercher des plantes diverses et variées et nous a expliqué leur utilisation pendant qu’Aish prenait des photos et moi des notes (un petit exposé va suivre). Alian est très pédagogue et posséde une véritable connaissance sur les plantes.
Petit apparté : un marchand de fromage passe ! mais bon ne vous imaginez pas que c’est le camion pleins de bons petits fromages français : c’est un monsieur avec un grand seau en plastique dans lequel se trouve un seul fromage genre gruyère ? (au gout indéfinissable mais légèrement acre). Hier, le marchand de beurre est passé (yes !!!!, du beurre !).
Ils nous ont parlé de leur vie, des bonnes choses et des moins bonnes : par exemple, les soins médicaux sont gratuits, et en plus Alian, en tant que vendeur de fruits et légumes, cotise chaque mois une petites somme auprès du gouvernement en cas d’accident du travail. Autre exemple, les femmes à 34 semaines de grossesse partent dans des sortes de maternité et y attendent l’accouchement tout en étant soigné et en se reposant ! (de quoi la sécu se plaint-elle !)
Par contre, ils gagnent peu et ont beaucoup de mal à acheter des vétements. Mais ce qui m’a choquée c’est que la société de consommation arrive même au fond des campagnes cubanaises : par le biais d’amis, d’amis, Anais a réussi à se procurer, en provenance d’Italie un téléphone portable qu’elle a dû faire desimlocker (10 euros), sans chargeur (elle fait recharger sa batterie chez des amis, d’amis), elle a payé 20 euros pour avoir une ligne et du crédit (une affaire, 20 au lieu de 40). Sachant qu’ils gagnent pas plus de 40 euros par mois… et que Lionel, qui vit sous le même toit, a déjà un portable et donc que ce n’était pas franchement indispensable. Elle me disait qu’elle rêvait d’acheter un vélo car son fils (7ans) et elle marchait environ 2h par jour pour aller à l’école mais que c’était trop cher… Alors pourquoi le portable et pas le vélo ??
Notre paticipant à koh-lanta (équipe rouge [terre]) est revenu détrempé, couvert de boue de la tête au pied avec un vélo pesant 5 bons kgs de + (en boue collante), après un périple d’anthologie pendant lequel il a parlé avec tout le monde (comme d’hab) s’est fait offrir un caf par l’équipe d’électriciens qui réparait la ligne (endommagé par la tempête), a crevé et a decouvert que la rustine s’est dépassé et qu’on pouvait réparer une crevaison avec un bout de ficelle et rouler sans plus de souci! (véridique), traverser une baie dans laquelle se jette une rivière avec du vent et du courant, grâce au passeur, un jeune rameur de 82 ans, etc…
Aish quant à elle, plus cubanisé que jamais jouait avec les enfants et n’a même pas sourcillé quand elle a demandé d’aller aux toilettes et que la grand-mère a déchiré une feuille d’un cahier et lui a donné en guise de papier toilettes.
Ils ont tenu absolument à ce que nous déjeunions, la poule était succulente, tout venait de leur ferme à l’exception du riz. Quand je vois leur cuisine, ce qu’ils concoctent et leur joie de vivre, je me dis qu’on en « a bien perdu »…
On était bien, on prenait notre temps, il s’écoulait lentement, il n’était que 13h, jusqu’à ce qu’on se rende compte que la swatch de Patrick avait été « lessivée » et qu’il était 16h, sachant que nous avions +de 1h30 de route, qu’il pleuvait toujours des cordes et qu’il faisait nuit noire à 18h, la fine équipe est repartie pour 8km. Eh là ce fut koh-lanta the return des normands..le sol boueux à souhait et la boue collante aspiraient les tongs déchiquetées de Patrick (désolé Yannick V. pour tes belles Havainas), Aish qui n’avait pas porté de chaussures depuis un mois étaient couvertes d’ampoules, le vélo disparaissant sous la boue n’avançait plus. Enfin bref, ce fut un peu long mais joyeux. Nous nous apprêtions à passer le pont suspendu au-dessus de la rivière mais l’eau avait tellement monté que la barrière de sable entre la rivière et la mer s’était rompue, rendant tout passage impossible en raison des courants. Donc nous avons dû faire le grand tour (5/6km de +). L’ayant fait 2 jours auparavant à bicyclette par temps sec, nous savions ce à quoi nous attendre… la cadette de l’expédition était stoïque…. on a fini pieds-nus, des vrais sauvages. En rentrant Aish a eu le coup de grâce en trouvant un « malheureux » cafard dans sa douche. A 7h elle était couchée. En dépit de conditions « un peu » extrême ce fut une merveilleuse journée pleine d’enseignements, de partage, de rencontres, de paysages à vous couper le souffle (et les jambes !). Simon quant à lui était absolument ravi de sa journé passée à découvrir la vie cubaine en compagnie de ses copains.
Jour 19 Samedi 24 Janvier – Trinidad
Bon, l’expérience de la grasse mat, ne sera pas reconduite. En effet, Simon son plus ardent défenseur, étant programmé pour se lever à 6h était dès 8h au boulot et Aish ayant décrété que 10h c’est 10h, elle « bouina » une partie de la matinée et donc la journée s’est étirée avec une langueur (voire un ramollissement) tout tropical, jusqu’à ce que nous décidions en milieu d’aprem d’aller visiter la vallée de los indigenos ancienne région sucrière où un max d’esclave travaillait et sont morts. Le vélo étant exclu (vu le dénivelé, le rétropédalage très peu pour moi…) nous partîmes à la recherche d’un moyen de transport. Que nous n’avions pas encore exploré (la sélection s’amenuisecar nous avons essayé le cheval, les charrettes à canassons, les cocos taxis (micro taxis sous forme de coco : euh oui ça semble bizarre, mais bon…) mais Patrick trouva la perle rare : la moto charrette. Bon je vais tenter d’expliquer : vous prenez une moto Oural (soviet) de 1963 et vous lui ajouter une charrette en métalbâchée, avec des pneus de voiture, vous y mettez une sono d’enfer (première fois que l’on entend de la musique récente in english : Adel [oui Mathilde, Adel !!!!]) et vous faites conduire cet engin du tonnerre par un mélange de Bourvil (la grande vadrouille) et de « papy fait de la résistance » en l’état, un autre président du CDR (beaucoup + cool celui là. ) bon j’étais dubitative (oui, oui je l’avoue !) mais ce fut extrêmement sympathique et la visite instructive.
Quand on pense qu’à la lisière de Trinidad (qui lui doit sa fortune) des milliers d’hectares de champs de canne à sucre furent exploités par des dizaines de milliers d’esclaves ;un des proprios avait même fait construire une tour de 47 mètre de haut qui embrasse toute la vallée (une vue époustouflante) pour surveiller ses esclaves ! On rencontra par la même occasion un vendeur de coco qui devant l’air extasié des enfants face à cette nourriture céleste nous aurait donné tout ce que nous voulions.
Suite à cette balade mémorable et ces belles rencontres, Simon exprima le souhait de se faire une petite coupe de cheveux et Patrick de se rafraîchir la barbe. Comme bien entendu, il fallait que l’endroit soit le plus local possible, ils sélectionnèrent le plus petit barbier du quartier qui était en train de raser les sourcils de son frère… Ajoutant à cela que c’était le portrait craché de Djamel Debouze !!! Simon, en dépit de mon air (encore !) dubitatifs’assit sur l’antique chaise, une serviette d’une couleur approximative autour du cou, puis ce fut le tour de Patrick. L’un ressortit enchanté, l’autre un peu moins..
Il faut dire que la coupe cubaine : c’est choucroute sur le dessus et rasé sur les côtés. On l’a échappés belle, surtout quand Djamel a commencé à se diriger vers les sourcils de Patrick. Pour finir en beauté, ce dernier en a profité pour masser Djamel qui souffrait de l’épaule sur le siège de coiffeur puis sa femme qui avait un torticolis.On voyait la file de patients potentiels s’allonger devant le barbier !
Jour 20 – 21 Dimanche 25 et lundi 26 – Camaguey et son ciné,
Toujours dans une belle américaine nous sommes allés jusqu’à Camaguey, 300km avec une Chevrolet de 1951 quand même, « à fond, les manettes ». je ne sais pas qui était le plus fatigué en arrivant, la voiture ou nous ! car ces voitures sont magnifiques mais on a un peu l’impression de faire un cycle complet dans la machine à laver le linge tellement on est secoués,avec une tôleondulée de raccords de goudron pendant 50km. La poussière et la pollution des pots d’échappement servant de lessive. Notre chauffeur, une force de la nature, adorable et arrière grand père à… 58 ans est reparti sur le champ pour Camaguey (5h de route).
Camaguey est une ville composée d’un entrelacs de ruelles (pour se protéger des pirates à l’époque), plus charmante que Cienfuegos, moins de rabatteurs. Nous avons trouvé une casa particular très sympa tenue par Raphael (voir son portrait). Le deuxième soir, nous nous sommes faits une soirée ciné d’anthologie…
En effet, le ciné Casablanca proposait le film cubain « la robe de la mariée. La synopsis semblait intéressante et pas trop compliquée à comprendre : une jeune femme, aide-soignante qui s’occupe de son vieux père, s’est mariée à un conducteur de travaux et elle trouve que sa vie change. Bon rien d’extraordinaire mais c’était le seul film qui jouait et on voulait voir ce que cela donnait un film cubain dans une ambiance cubaine et on a été servi…. La séance débutait à 21h et il n’y avait pas foule.
La caissière s’est trompée et nous a fait payer le tarif cubain 10 centimes d’euros par personne (et non celui du CGR..), la salle était relativement grande, très année 50 (évidemment). Le début du film était assez intéressant : une chronique sociale des années 90 et puis cela a un peu dégénéré et pour être franc on a pas tout compris mais en gros : l’héroïne était un homme et avait pleins de copains transsexuels (qui se faisaient arrêter régulièrement et tabasser par la police), elle se faisait battre par son mari et différents hommes, au moment où elle s’est fait violée par son beau-frère, on est sortis…. Bonjour notre film familial et petite soirée tranquille !!.
Le portier avait l’air étonné que nous quittions la séance pour cause de violence… Ce qui nous a surpris c’est que pendant la séance les gens se parlaient entre eux, la caissière criait au portier de descendre, etc.. Et surtout alors, que certaines scènes étaient poignantes, entre autres avec les transsexuels, la salle était pliée de rire (gras) et non ce n’était pas un problème de compréhension pour nous (à ce moment-là) puisque qu’il n’y avait pas de dialogue..Je pense que nous allons abandonner le ciné pour quelques temps…
Jour 22 à 25 - Mardi 27 à Vendredi 30 – Playa Herradura – The Paradis
Bon suite à notre quête du transport le moins touristique, bon marché et totalement local, nous avons pris pour Playa Herradura des Wawas (orthographe approximative mais non ce ne sont pas des toilettes…). Imaginez : un camion avec une grosse benne, vous la recouvrez d’une bâche assez haute, de chaque côté des bancs soudés et devant ces bancs, d’autres plaques soudées également, légèrement plus haute que les précédentes. En arrivant nous pensions, très naïvement, que c’étaient des tablettes ; en réalité d’autres bancs !. Les bagages sont placés au-dessus de la cabine du conducteur. Et voilà, et on peut aller à une petite centaine dans ces bus très locaux. De l’extérieur, c’est la copie conforme d’une bétaillère et les passagers dans le rôle des veaux, vaches, cochons (d’ailleurs on a voyagé avec un coq). Au niveau tarif, y a pas photo : 2h30 de bus 1euro par personne… Aussi surprenant que cela puisse paraitre, j’ai vraiment aimé (et mes compagnons de voyage aussi) ce périple. Moins de poussière, de chaleur, un peu moins secoué et là on est vraiment avec les cubains.
à chaque arrêt, des petits vendeurs viennent nous proposer des petites douceurs comme des beignets de goyave à tomber (ou des spaghettis à cuire, là on a pas craqué !). Ce qui a également facilité notre voyage c’est que l’on a largué derrière nous quelques petites affaires. On n’en pouvait plus de 3 gros sacs à dos, 3 petits + sac pique nique.
Donc, on s’est mis à la tâche à Camaguey et on a retiré une 15aine de kilos. Ce ne fut pas facile : car quand on a moins de choses on s’y attache. On a laissé pas mal de fringues et autres petites choses. Simon a largué son pull sous prétexte qu’il ne l’avait jamais utilisé (sauf que 2 jours plus tard, il est transi), soumise à une pression énorme j’ai dû laisser mes ptites sandalettes à talon (jamais utilisée mais quand même…[les tongs ça va 5 min]) mais ai refusé catégoriquement de laisser mes petites robes (j’en ai déjà donné une et non ce n’est pas parce que je n’ai pas eu encore l’occasion de les porter que je devrais les laisser !!!) et le trépied (euh oui un trépied dans un sac à dos ça prend de la place…) pour faire mes vidéos de yoga.. On a donné l’équivalent d’un sac à dos, à la proprio de Camaguey qui devrait donner tout ça à des personnes dans le besoin.
2 camions, une veille américaine (pour les derniers kms car plus de camion) et +/- 220km plus tard, nous sommes arrivés exactement à ce que nous cherchions : un trou perdu, une plage de rêve (sorte de petit lagon), pas de touriste, une petite casa qui donne sur la plage, qui fait petit resto, et des proprios adorables, le vrai cuba. En plus, il y a du poisson à gogo (4 euros les dej de poisson pour 4….). On est vraiment au cœur de Cuba.
La région a été dévastée par un ouragan en 2008 et en porte encore les stigmates : certaines maisons sont encore en ruine, des débris jonchent ce petit village de pêcheurs. En parlant de pêcheurs, hier l’un d’entre eux est revenu avec 3 énormes Merous (voir son portrait). Point de filet, ni de traine, ils les pêchent au fusil harpon. Son équipement : un vieux masque et tuba, pas de palmes… et l’a on s’est senti un « peu mal » nous 4, équipés palmes et masques Decathlon….
Patrick et Simon vont aller pêcher avec lui ce matin et en échange Patrick lui laissera ses palmes.
Un petit village si tranquillo
Nous avons trouvé un havre de paix. Peu de touristes, des cubains charmants, les proprios, un couple de septuagénaire gère la guest house pendant que leur fille et gendre s’occupent de la récolte d’oignons (etc…) dans la finca (ferme). Ils sont adorables, et ont déjà, à 72 ans, des arrières petits enfants de 20 ans !!!. La communauté est composée essentiellement de pêcheurs. En nous baladant dans le village, nous nous sommes rendus compte comment les différents ouragans ont affecté le village et du dénuement des lieux. La petite maison est composée de 3 chambres et nous partageons vraiment leur vie.
Hier soir, nous nous sommes sentis totalement cubanisés, la petite mamy en chemise de nuit, brosse à dents aux lèvres, le papy dans une tenue « d’intérieur », Patrick et moi dans le rocking chair et le fauteuil capitonné en skai rouge à regarder le journal TV. La qualité de l’image (en noir et blanc) valait celle du début des année 70, et cela m’a bien ennuyée de ne pouvoir admirer le présentateur au physique de jeune premier (un mélange de Staline et Lénine avec une pointe de Roger Gicquel mais rien de Georges Cloney…). Alors, les news à la cubaine, c’est beaucoup de rapport de conférence, de slogans, peu d’images (sauf de Castro). Et dodo à … 20h !
Le village nous semblait très tranquille sauf qu’au retour de pêche (un minuscule port se trouve dans le lagon face à notre petite casa) tout le monde était sur la plage et tout d’un coup on s’est rendu compte pourquoi. On rejouait « le vieil homme et la mer » d’Hemingway : le bateau de 5 m (avec un petit moteur) remorquait un… requin d’au moins 4.50 et de 500kgs !!! un truc de dingue. Simon a failli avoir une crise d’apoplexie, c’est vrai que c’était impressionnant, cet aileron et cetteénorme bête.
On s’est rués (euh surtout Patrick et Simon…) vers le rivage où les pêcheurs le hissait déjà sur un promontoirerocailleux pour le découper.Nos sentiments quand à cette pêche sont assez mitigés. Le requin mangeur de plancton n’était pas dangereux pour l’homme et apparemment il s’était pris dans leur filet. La dernière fois que cet évènement est arrivé c’était il y a plus d’un an !!!. C’est vrai que pour eux, c’est une ressource inestimable et ce n’est pas un chalut, loin s’en faut, qui l’a pêché mais 3 pêcheurs (3 mecs pour 500kg !). Mais c’était indubitablement un bel animal.
Simon et Patrick ont assisté au dépeçage pendant que nous jouions à notre jeu intellectuel (yam..). Les ailerons coupés les premiers allaient être vendus en Chine (tiens donc !), le foie salé et placé sur une tôle inclinée allaient rendre son huile qui serait vendue. Apparemment c’est très bon pour l’asthme l’huile de requin. Dr Besnier commençait à en prescrire !!! (nous on prend bien des capsules d foie de morue..), la queue, plongée dans du formol servira ensuite d’enseigne à notre resto… simon va nous faire une petit résumé de tout ça. Pour « m’achever » il m’annonça pendant le déj, que le cœur battait encore ½ heure après….Peu après, nous apprenions que le prix de vente de ce « monstre des mers » allait s’élever en tout pour moins de 100 euros… comme quoi à Cuba aussi il y a des intermédiaires.. Enfinbref, une journée pas si tranquillo dans notre petit village cubain !!!
Le fait de se poser nous permet vraiment de comprendre cette société si complexe et c’est toujours auprès des gens les plus simples qu’on apprend le plus. Nous avons décidé de rester 4 jours en tout (au grand bonheur des enfants) mais aujourd’hui le temps est maussade donc une dose supplémentaire de CNED est de rigueur (au grand désespoir des enfants : mais étudier Antigone face à la plage a quand même un certain charme)
Nous avons quitté ce havre de paix avec regret, des images pleins les yeux et des souvenirs gravés. Rarement, nous avons rencontré autant de simplicité, de la vraie gentillesse et une bonté sans arrière-pensée. Patrick et Simon ont fait une plongée mémorable avec Orlye, le pêcheur au grand cœur qui a attrapé une sorte de poisson grenouille (et l’a libéré). Le fait que nous restions 4 jours parmi eux semblent les avoir vraiment touchés. Nous avons beaucoup appris à leur contact. Nous avons finalement pu savoir ce qu’ils reçoivent comme ration : par personne : 5kg de riz, 0,5 kg de haricots rouge, ¼ l d’huile, 2kg de sucre, o,5 kg de café, 1 boite d’allumettes, 1/2kg de lait en poudre par enfants tout ceci pour 1 mois (500g de haricots par mois ça ne fait par lourd…) 1 pain par jour. Ils paient 4 pesos 15 centimes d’euros pour obtenir ceci. Leur carte de rationnement s’appelle la « libreta » si ils achètent des œufs, ils doivent les payer (1 peso par œuf).
Nous sommes allés prendre « un verre » chez Orlye (il nous avait invité à diner mais avons préféré décliner devant leurs maigres ressources). Sa petite maison de béton (en raison des cyclones), une lumière quasi inexistante. Il a tenu à nous donner de multiples petits cadeaux. Son fils qui a 8 ans préfère la TV et la bicyclette à la mer et la pêche…
Un autre fait surprenant : la haute technologie de la médecine cubaine : l’un des habitants a montré à Patrick sa main qui avait été arrachée (littéralement arrachée !!) par une machine-outil et recousue par un chirurgien local (même pas dans l’hôpital provincial) et qui a récupéré à 80% sa capacité après 2 ans de rééducation. Les médecins cubains sont peut-être une solution au manque de thérapeutes à l’hôpital Pasteur ! Sachant qu’il n’y a peut-être que 3 ordis pour 100 cubains mais un médecin pour 200 habitants et que bon nombre de praticiens sont actuellement en Afrique à soigner les malades d’Ebola….
Paradis ? tout paradis à sa face cachée : les jeunes désertent le village préférant la ville à cette vie « rustique » et parfois (souvent ?) rude. La plage se couvre, en cette saison, d’algues venues du large (certains disent des US ! [qui ont bon dos]). C’est un fait récent dû au changement climatique ? pollution ? De + en + de plastiques apparaissent dans l’eau et sur le sable. Tant les cubains que les touristes sud-américains (vénézuéliens, mexicains..) n’ont pas forcément la même conscience écologique que nous. Ils sont également restés assez vague sur la destination finale des déchets (divers et variés) … ratisséespar un employé municipal pendant ½ h le matin puis Ramassés par un petit monsieur et sa charrette à cheval pendant une autre ½ h (les ¾ des algues restant sur la plage et attendant le lendemain et les jours suivants…)
Mais bon ce qui me choque, surprend, etc… le plus c’est voir un grand nombre de messieurs aussi décatis que les voitures (beaucoup de canadiens) avec de jeunes cubaines… Cela ne semble offusquer personne mais nous n’avons pas osé aborder le sujet avec les premiers concernés les cubains. Mais ce que nous avons compris c’est que même si un étranger se marie avec une cubaine, cette dernière n’aura pas le droit se sortir du pays (du moins les premières années). D’ailleurs, nous n’avons jamais rencontré de cubain avec une étrangère (c’est peut-être moins visible..).
Malgré les 2 derniers paragraphes, Playa Herradura restera l’un des temps forts de notre voyage à Cuba. Merci Orlay, Rahul, Ada et vous tous les 300 habitants de Playa Herradura de nous avoir ouvert votre cœur.
Jour 26 à 27 – Samedi 31 janvier – Dimanche 1er – Gibara le Far Este
Nous sommes devenues les pros des Wawas (camions, je précise toujours), et nous sommes arrivés à Gibara (70km en 4 heures belle moyenne !). Nous avons trouvé une superbe petite casa avec un ptit dej du tonnerre avec tenez vous bien…. Du beurre !!! oui du beurre et même pour la première fois de notre séjour : du Nesquik !!!!. il faut dire que notre précédente casa était plus que rustique : pas d’eau chaude, toilettes un peu aléatoires, pas d’électricité dans la salle de bains sans fenêtre, matelas à ressort véritable (pas le sommier à ressort, le matelas…) et quelques petits cafards (mais rien de bien méchant..) Donc on a l’impression d’être dans un 5* dans cette nouvelle casa au prix + que sympathique. Gibara est proche de la mer et a été balayée par plusieurs cyclones, cela ne me surprend pas vu le vent actuel (style le nez de Jobourg par jour de tempête).
La ville a beaucoup de charme et dans les rues désertes d’un dimanche après midi, on avait une atmosphère digne d’un Western : des maisons en bois dans lesquelles on distinguait des habitants, les rues écrasées par la chaleur, quelques charrettes tirées par des chevaux et nous au milieu marchant dans le cagnard (ben oui, parce que ce matin, entre le petit déj au beurre et le CNED, on a un peu trainé : mais c’est dimanche). En plus, nous avons retrouvé de l’eau minérale, absente à Playa Herradura et en dépit de notre bidon de 5l commençait à manquer (d’où quelques problèmes intestinaux..) . L’un de mes regret sera de ne pas avoir emporté des comprimés d’Hydroclonazone (pour purifier l’eau) car je suis effondrée par notre empreinte écologique au niveau des bouteilles d’eau. Car l’eau du robinet n’est pas potable pour nous pauvres occidentaux habitués à une eau surpurifiées. Les cubains comme tant d’autres populations ne se posent pas la question eux, si leur eau est buvable ou non, ils la boivent…
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on a un peu de mal ºa charger les photos donc on vient de creer un album voici l adresse (cliquez sur le lien).
on a une connection du tonnerre ºa Camaguey: en 2 heures j ai charge 20 photos!!!! (et Simon qui surfait sur internet pres de moi, s est fait reprimander par le responsable qui pensait qu il etait cubain!!! (en effet, les cubains n ont qu un acces limite ºa internet…)
Day 15-16 Mardi 20 – Mercredi 21
Cienfuegos ne nous laissera pas un souvenir inoubliable. En raison des industries qui bordent la ville, celle-ci est nettement plus moderne et achalandée. Ce qui est sans aucun doute un + pour les cubains mais en revanche, nous avons trouvé les gens nettement moins aimable et les rabatteurs (multiples et variés) vraiment collants. L’architecture est, certes, assez intéressante. Bon j’arrête là sur cienfuegos car je n’ai franchement rien à en dire ! Si ce n’est que nous avons pu nous connecter (après 8 jours) à internet. C’est surprenant comme des choses qui nous semblent tellement évidentes en France, comme téléphoner et internet peuvent prendre des dimensions quasi insurmontables ici. Pour internet, nous avons dû faire la queue pour acheter une carte, ensuite faire la queue pour utiliser un ordi, ensuite l’ordi est tellement lent que rien ne charge, vous restez zen, mais cela fait quand même 8 jours que vous n’avez aucune nouvelle du monde extérieur (rien !) donc vous êtes légèrement en manque et là non seulement ça prend 3 plombes mais aussi vous sentez le souffle des personnes qui attendent derrière votre dos. Sachant en + que le clavier est qwerty + en mode espagnol, c’est un peu chaud..quand vous ressortez, vous décidez d’acheter de nouvelles cartes internet pour la prochaine fois (tant que vous y êtes..), mais … il n’y en a plus ! Heureusement, que j’ai réalisé ma prochaine série pour le yoga à Cherbourg autrement cela aurait mission impossible !
Nous avons retrouvé nos « petits basques espagnol » et nous sommes repartis ensembles non plus une Chevrolet bleue de 1953 mais une splendide Dodge rouge de 1952 (avec un moteur mercedes, dixit Patrick) pour nous emmener vers une soit disant plage paradisiaque avec des petits bungalows de charme « un campismo », les campismos à Cuba, c’est un peu comme le Comité d’Entreprise d’Areva, sauf que là c’est l’Etat qui les gère pour que les cubains puissent aller prendre à moindre cout (pas toujours…) des ptites vacances. Sauf que dans beaucoup, comme celui dans lequel nous nous sommes rendus, l’ambiance était « bienvenue chez les Soviets », de vraies portes de prisons et l’endroit un trou paumé : donc pour y arriver no problem, mais pour en ressortir, on avait le choix entre : faire du stop ou faire du stop…Comme j’ai déjà écorné mon image de « mère parfaite », on a décidé avec nos petits basques de continuer jusqu’à Trinidad. Là changement d’ambiance, Trinidad, qui a fait fortune avec le sucre et l’esclavagisme est une ville pavée, quasiment pas de voitures, enfin si pas mal, mais à Cheval !, les maisons sont toutes colorées et les gens beaucoup plus affables. Nous nous sommes trouvée une petite casa avec une seule chambre mais tout un étage rien que pour nous, une terrasse, une « salle à étudier » et un balcon tout ça pour 15 euros par nuit. Seule ombre au tableau à Trinidad, ben oui il en faut une (on est français ou on ne l’est pas et puis je ne veux pas trop vous faire rêver), Trinidad c’est un peu Honfleur au mois de juillet : de 18h à 10h vous êtes tranquilles et après les hordes de touristes débarquent en bus voire en avion et photographient tout ce qui bouge (comme tout le monde trouve que les enfants font cubains, on pourrait peut-être les « exploiter » pour renflouer les caisses ??) . et comme les Trinidariens( ???) ne sont pas idiots, ils ont compris le truc ; donc, dans le centre, une maison sur 2 fait chambre d’Hôtes et le reste fait resto, bar + ou moins typique (il y même un bar Beatles !! [verytypicalmyfriend]) ou souvenirs.
Mais cela n’empêche pas des moments de pur bonheur, comme hier quand Patrick, toujours un peu curieux, a disparu dans les profondeurs d’un resto, pour nous appeler 10 minutes + tard (on fondait, à l’attendre, sur les pavés disjoints) et l’on a eu droit à un concert privé par 2 guitaristes. Ils venaient de finir leur petit recital de midi dans le resto, et un peu éméché ils se faisaient plaisir en poussant la chansonnette. Un « truc de dingue », le chanteur avait une voix de soprano. Grand moment, hyper émouvant (on en avait la chair de poule et la larme à l’œil). C’est partout pareil, si vous sortez de l’hyper centre « le vrai Cuba » est là, gai, populaire, sonore :Ainsi, en revenant d’une très longue balade à bicyclette aujourd’hui, nous avons fini, suant, pleins de cambouis (pour moi, c’est une habitude avec le vélo) devant une petite échoppe de Chichi (50 centimes d’euros les 4 énormes cornets), quasiment en face, le boucher/épicier avait une tête de cochon qui pendait entre 2 rangées d’oignons. Et tout le monde discutait sur le pas de sa porte (certaines femmes en bigoudis), les enfants jouaient dans la rue. De la bonne humeur et de la musique.
J17 – j18 jours de fête Jeudi 22 – vendredi 23
Eh oui aujourd’hui c’est jour de fête, car collégiens cherbourgeois, ne croyaient pas que la vie à Cuba soit si facile que ça pour vos 2 potes. En effet, depuis + de 18 jours, ils triment dès 6h15 le matin avec le CNED et leur mère sur leur dos comme prof (l’horreur absolue !!!) tous les jours sans samedi ni dimanche (sortez vos mouchoirs, là vous pouvez !) mais bon leur calvaire ne dure que 2h30 à 4h chaque jour et après à nous les visites, etc..et donc aujourd’hui : première grasse mat jusqu’à 10h ! C’est un peu loupé car il est 8h30 et ne pouvant plus dormir, Simon est déjà en train de faire un Devoir maison de Maths (merci Mr Née).
Grasse matinée « méritée » car depuis 2 jours nous enfilons les Kms à bicyclette à la découverte de la région de Trinidad et de ses plages fabuleuses. Hier, nous avons fini sur les rotules non pas tellement par les 30kms mais par la qualité des vélos. à mi route la pédale de Patrick est partie, donc le retour a été plutôt sportif, sachant que nos 2 vélos étaient à rétropédalage ; pour ceux qui ne connaissent pas pour freiner, vous pédalez en arrière. C’est assez déstabilisant, sachant que le départ s’est effectué dans Trinidad donc sur des routes pavées avec une certaine déclivité et une certaine circulation (cyclistes, piétons, voitures à cheval, etc..) et bien sur ces 2 vélos ’étaient sans vitesse et la côte était assez vallonnée.
Tous ces efforts en valaient largement la peine car nous avons trouvé des plages et criques à couper le souffle et d’ailleurs , au pays du Communisme, nous avons failli lancer une petite entreprise très capitaliste : En effet, nous avions trouvé une petite plage sans trop de touristes près d’un hôtel, ombragée de cocotiers (ce détail a de l’importance) nous commandons donc au petit bar des cocos fraiches, mais leur réponse est : not possible ! d’autant plus surprenant que les cocotiers étant jeunes avec une échelle, il leur était tout à fait possible de les décrocher, et là, grande erreur, le barman…..(un nom comme cela ne s’oublie pas..)nous dit « si vous arrivez à en décrocher, vous ne les payez pas ! il ne savait pas à qui il avait à faire. Aussitôt dit voici Simon et Patrick (c’est un boulot d’hommes !) partis avec un bambou à l’attaque d’un cocotier sous les regards incrédules des touristes rougeoyants. La première coco tomba au bout de 5 minutes, et là …. Commença à faire la tête et l’ouvrit à la machette, à la deuxième il dit à Patrick de l’ouvrir lui-même et à la troisième totalement énervé il le somma d’arrêter. Dommage, car on commençait à avoir le rythme : Simon les décrochait, Patrick les ouvrait à la machette (quel homme !), Aish assurait la logistique du transport et je les décortiquais. Notre beau business est mort dans l’œuf. Mais on a bien ri, devant la tête déconfite de …..(de toute façon cela n’a pas nui à son business puisque nous avons déjeuné là-bas.). Cuba est vraiment imprévisible. Un autre exemple : hier, chargés de notre pique nique, nous avions décidé de nous trouver une crique rien qu’à nous.
En effet, il y a des petites plages aménagées avec des parasols en feuille de coco, mais le gardien du parking nous demandait 3,5 euros pour nous garder les vélos (plus cher que le parcmètre à Cherbourg, de quoi nous plaignons nous !) alors qu’en plus nous avons des antivols . Nous avons donc passé notre chemin et 200 mètres plus loin nous trouvâmes « the crique » (je ne vous la décrirai pas mais elle n’était pas mal). Nous barbotons, pique niquons et décidons d’aller voir la Marina de Trinidad (10 bateaux) et juste au moment où nous partons, venant de nulle part, un policier à moto s’arrête et nous demande si on part. Devant notre réponse affirmative, il nous dit que nous n’avons pas le droit de nous baigner là car c’est un parc naturel et devons nous baigner que dans les endroits balisés. Comme c’est notre première rencontre avec les forces de l’ordre cubaine, nous nous excusons et plions bagage (avec en plus 2 sacs poubelles de déchets laissés par les précédents baigneurs [le paradis n’existe pas]) mais à notre surprise 50 m plus loin une voiture est garée et des cubains se baignent sans que le policier leur ai dit quoi que se soit. A notre retour à Trinidad le loueur de vélo nous a confirmé que l’on pouvait se baigner où l’on voulait et que la plage était libre. On pense que le gardien du parking n’avait pas apprécié que l’on décline son offre alléchante et s’en était plaint au policier..
Apres une heure d essai infructeux, je n arrive toujours pas a mettre toutes les photos en ligne….. mais le texte y est avec la derniere semaine.!!!! Ci dessous et dans la section anglaise et la page d aishwarya. Nous avons cree egalement une page de portraits de nos rencontres. il y aura des photos quand les communications seront plus rapides…..Les claviers cubains sont tres speciaux…. Nous pensons bien a vous tous et nous sommes bien entendu tous Charlie.
Jour 7 – 8 (12-13 janvier) La vie à la cubaine à Vinales
L’avantage de rester quelques jours au même endroit (pour instance la petite ville provinciale de Vinales) est que l’on pénètre plus facilement dans la vie cubaine. Nous découvrons des choses que nous n’aurions même pas suspectées. Par exemple, pour le 2eme petit dej, plus de beurre sur la table et pain limité : avec notre esprit « charitable » on s’est tout de suite dit qu’ils voulaient faire des économies. Après quelques temps, les proprios très gênés nous ont avoué que le beurre n’était pas disponible à Vinales en ce moment, que le poulet que nous mangions, elle avait dû l’acheter à 40km de là (nous l’avons d’autant plus apprécié), que le papier toilettes étaient introuvable, etc… une personne allait se rendre à la Havane pour acheter ce qui manquait : 4h de route.. Un autre exemple, en passant devant la boulangerie, nous avions admiré les boulangers qui fabriquaient des petits pains ronds : 1000 à l’heure, 6000 par jour à 5 ! Quand nous avons voulu en acheter impossible. Tout était réservé pour la population. Notre logeur nous a confié que … la farine manquait. Un élément de base comme la farine manque! Cela m’a ramené une fois de plus à l’Angola en 1996 mais ce pays sortait de la guerre. Comme le tourisme est primordial pour eux, les Casas Particulares (chambres chez l’habitant) se plient en 4 pour les voyageurs que nous sommes. Nous leur avons assuré que nous sommes ravis de manger nos oeufs sur le plat sans pain ni beurre le matin et que c’était essentiel qu’ils expliquent aux nantis que nous sommes, européens et autres touristes, que ce que nous prenons pour acquis comme du pain et du beurre au ptitdej et bien, c’était pour eux un luxe !
Nous sommes heureux de passer autant de temps dans ce pays pour mieux le comprendre et transmettre ainsi à nos enfants et ceux qui nous lisent (merci d’ailleurs pour vos nombreux messages !) ce qu’est la réalité cubaine, réalité loin de la belle vitrine des plages dorées de Varadero où + de 80% des touristes se dirigent. Ils ont une résilience qui nous épate et qui force le respect. Notre visite à internet fut aussi une bonne leçon de patience. Elle nous a pris toute la matinée mais cela ne nous a pas dérangés car nous avons pris cette attente comme faisant partie de « l’expérience ». En plus les enfants bossaient leur Cned à la guest house. On a fait une queue pas possible pour acheter la carte pour Internet, ensuite une autre pour utiliser les ordis (pas de wifi), ensuite les symboles avaient disparues des touches (qwerty), le mode espagnol (et ses jolis accents) était actionné et que j’étais systématiquement bouté hors du blog (d’où la présentation un peu « soviétique » des différents articles ! et les réponses aux messages plus que succincts) Heureusement, que le dessin sur la carte internet montre une yogi en lotus (véridique !) mais bon tout le monde était « tranquillo » sauf quelques touristes stressés !
Hier, pas d’internet mais une splendide balade à cheval (semi-automatique les canassons : surtout le mien, « 2 de tense ») de 3h. Simon et Aish n’ont pas fait honte à leur moniteur Guillaume. Patrick était également à fond ! Par contre, Je ne me prononcerai pas sur la maitrise de ma monture, surtout quand il a bien voulu partir au galop : j’ai eu beau faire la respiration Ujjaye, j’étais écarlate à l’arrivée et j’ai déchiré de manière irréparable ma chemise de haut en bas sur le pommeau de la selle de cowboy (déjà que ma garde-robe est limitée..). Mais je suis restée très « digne ». On a parcouru des champs de tabac (1000 kg de tabac sont vendus….. ), de mais, d’haricots, visités une grotte sur 250m de longueur (claustrophobes s’abstenir) parcourue par une rivière, des stalactites et stalagmites se rejoignant de part et d’autres (magnifiques) avec au fond une vaste cavité où l’on pouvait se baigner (Aish y a mis les pieds) et apparemment cette rivière s’étire sur 13km sous ces « mogotes » dont nous avons parlé précédemment (et dont Simon doit faire un ptit exposé pour sa classe). C’est dans ce type de grottes que Fidel Castro s’était réfugié pendant la guerre des missiles en 62. En parlant de guerre des missiles, nous partons demain pour la Baie des cochons où en plus de l’aspect historique (Simon fera un ptit exposé pour sa classe [bis]), il y a (ce qui ne gâche rien), semble-t-il, une splendide plage propice à la plongée.
J9 – 10 (Mercredi 14 – Jeudi 15 janvier) (Playa Grande ou pour les intimes “la baie des cochons”
Donc nous voila partis pour de nouvelles aventures, enfin aventures assez « cadrées » car nous avons voyagé dans un superbe taxi entre Vinales et la célèbre baie des cochons (je suis presque « émue » (grande sentimentale que je suis !) en parlant car c’est cet incident qui m’a fait aimer la géopolitique en terminale et qui a decidé de la suite de mes études et début de « carrière). Le taxi nous revenait moins cher que le bus à 4 mais bon suffisamment onéreux pour que l’on se rende compte que l’on avait dépensé en 10 jours notre budget d’un mois… Donc comme à Cuba dans les années 90, nous sommes maintenant en « période espécial » c’est-à-dire nous traquons les dépenses : donc retour à la case : « 4 par chambre dans 8m2», petit dej spartiate (ce matin 2 euros pour 4 !), dej encore plus spartiate : bol de riz avec ½ omelette par personne et noix de coco cueillie et ouverte par Simon et Patrick, on va finir par rongez les os de poulet ! (bref, sortez vos mouchoirs !). Donc nous sommes arrivés à sec mais tout guilleret à Playa grande (il y a eu 2 lieux de débarquement, Playa Grande et PlayaJiron) et là on a eu un petit choc (encore un !). En effet, le lieu du célèbre débarquement «foiré » (un synonyme, please ?) américain est un peu dirons-nous laissé à l’abandon. Bon il y a bien des tombes (style mausolée) pour chaque cubain mort, des panneaux «VIva la revolution Cubaine », etc… mais la place du village est une place énorme, mais quand je dis énorme. Avec de la pelouse et des petites rues qui partent à droite et gauche et 3 voitures qui s’y baladent (par contre, alors que cette place est totalement vide, il y a des endroits très spécifiques pour se garer : notre vélo taxi a failli avoir une amende pour s’y être garé illégalement). Comme nous n’avions toujours pas réservé de « casa particulares » nous avons largué, une fois de plus, les enfants sous un arbre mais cette fois devant le commissariat (est-ce plus sûr que l’église de Vinales ? thatis the question). Et nous sommes partis en vélo taxi musique à fond (d’ailleurs une petite dame à couettes d’une casa particulares l’a vertement remis à sa place en lui disant que d’après l’article # ? du code ?, il n’avait pas le droit d’écouter la musique aussi fort !) .
Nous avons fait le tour des casas dispos (nous en voulions une forcement face à la mer) et l’on ne peut pas dire que Caleton (à côté de Playa Grande) soit vraiment touristique. Chemins défoncés, maisonnettes en béton délabrées ou à moitié terminées. Nous avons fini par en trouver une aux couleurs nationales tant de la France que de cuba (elle se voit de loin !) face à la rivière. La photo est assez explicite quant à l’environnement. Mais bon, le business se passe pas mal puisque les prix sont + élevés qu’à Vinales. Les chambres d’hôtes réalisent une part importante de leur chiffre d’affaire lors des repas pris sur place. Donc, oubliant notre période budgétaire « especial » nous avions décidé de réserver 24h à l’avance et de diner sur place et de nous la jouer grand seigneur: de la Langouste (9 euros par langouste) et du poulet pour les enfants. Or, dans la pièce/cuisine/ salle de CNED attenante à la chambre, nous avons un frigo. je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête mais je l’ai ouvert, et là : adieu veau, vache, langoustes…. Une petite odeur assez tenace a envahi la pièce et dans la partie haute du congelo (pas de porte) s’entassait un gloubiboulga de plusieurs kgs de viandes diverses et variées, poissons et langoustes amalgamés les uns aux autres et pas de toute première jeunesse… A 7h du mat, ça calme les papilles. Nous avons donc annulé notre diner du soir et donc notre logeuse nous fait « la tête » (mais bon la photo est assez éloquente..)
Nous avions été déjà surprise avec Aish de voir dans le congélo d’une « superette » à Vinales, un monceau de morceaux de poulet empilés les uns sur les autres sans aucune protection, la viande à nue et le congélo pas fermé.. Par contre on s’est trouvés de la pâte de goyave topissime à 25centimes les 400 grammes. c’est un mélange de Nutella, de confiture à la goyave et de pate de fruits. Bon le côté Nutella, c’est moi qui en rajoute un peu pour vous faire saliver et parce que j’ai un peu peur que les enfants s’en lassent (ils en ont pris aujourd’hui au petit dej, gouter, diner!). de manière surprenante, alors qu’il y a pleins de bananeraies on a dû mal à trouver des bananes ici (peut-être que la playa est larga, mais le village est très tranquillo et pequeno (petit !) . On se réhydrate de noix de coco. Bon rangez vos mouchoirs car : depuis hier, on se la joue « touriste-bronzette- baignade ». C’est surprenant car dans ce coin historique mais quand même un peu paumé (il faut bien le dire !), il y a pleins de français. Nous pensons que nos compatriotes aiment les endroits « atypiques ».
Patrick s’est aussi fait un pote cubain, masseur kiné comme lui mais à sa différence, masse une semaine sur 2 sur la plage pour arrondir ses fins de mois (quoique Patrick risque d’y venir si on cherche encore à manger de la langouste congelée !). Donc ils ont commencé à parler techniques et autres et ont fini par se masser mutuellement (en tout bien tout honneur, je précise car ma phrase peut porter à confusion !). Le Mauricio ayant 43 ans, formé pendant 5 ans (durée des études à Cuba, 3 en France) et travaillant donc à l’hôpital local. Tout content de se trouver un confrère, ils ont rivalisé de techniques pendant leurs massages respectifs, si bien, alors qu’ils s’étaient promis de renouveler l’opération aujourd’hui, personne n’en a reparlé, l’un et l’autre, étant semble-t-il, légèrement courbaturés. Je ne vais vous décrire la plage de peur de vous donner un coup de mou mais point négatif (si, si il y en a) vers 16h on s’est fait attaquer grave par des « nonos » moustiques microscopiques mais terriblement efficaces et donc on est repartis au pas de course pour bosser le CNED. Nous avons commencé les métamorphoses d’Ovide avec Aishwarya (en 6ème..)à6h30 ce matin (et moi qui pensait superviser d’un œil son travail et dormir de l’autre) et demain on attaque l’Antonomase. C’est bien j’apprends pleins de trucs ! au cas où vous l’ignoreriez, l’antonomase (d’après Mr CNED) est le procédé qui consiste à utiliser un nom propre comme nom commun ou l’inverse. Dis comme cela c’est plus facile ! on y pense pas assez à l’Antonomase !
Le jour suivant, lorsque les enfants se lèvent pour commencer à 6h15 leur CNED (ne pensez pas qu’ils le bossent toute la journée à 9h c’est finito), une odeur pestilentielle parfume la pièce adjacente à la chambre : un mélange de viande rancie (du fameux congélo) et d’égout qui remonte par l’évier. Nous décidons de plier bagage et de nous rendre directement à Playa Giron à 30km de là.
J11 – J14 – (Vendredi 16 – Lundi 19 janvier) – la ville de Cienfuegos “cent feux” ou à bout de souffle.
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, mais alors pas du tout. Nous avions donc quitté PlayaLarga un peu dépité et nous ne nous attendions à rien de particulier pour la suite. Nous avons pris un taxi qui nous a proposé de nous larguer à Puntaperdiz, paradis de la plongée sur la route de PlayaJiron (The Omaha Beach cubain). Nous avons dit oui, un peu méfiant quand même.
Arrivés là-bas, un spectacle à couper le souffle : un aquarium grandeur nature, une eau cristalline et un moniteur débonnaire, parlant français avec un accent Terrible et un sourire énorme : Armando. Il a proposé à Simon de l’emmener faire son baptême de plongée (cadeau d’anniv de ses 14 ans de juillet 2014 !) . Les 2 males sont partis bravés les flots pendant que les 2 « demoiselles » barbotaient avec les poissons multicolores et les baraccudas (à 10m du bord). Cerise sur la glace, le fameux Armando, nous a dit que lui et sa femme avait une charmante casa particular à playaJiron (notre destination pour la nuit, PuntaPerdiz étant une crique merveilleuse mais paumée sans âme qui vive). Nous avons passé une journée formidable, en plus comme il n’y avait pas de sandwich, nous nous sommes rabattus sur le buffet du resto et l’avons dévalisé (enfin un repas correct !!). Armando, rentrant plus tard, ils nous avaient gentiment organisé un « taxi ». Et quel taxi : un mini camion frigorifique… Donc, super cool on a mis les sacs dans le camion, Patrick et moi devant avec le chauffeur et les enfants ???? … on se l’est joués réfugiés Afghans cherchant à passer en Grande Bretagne : Dans le camion, à l’arrière assis sur des caisses à côté des oignons… Euh oui, papa, maman vos petits-enfants ont voyagé dans un camion frigorifique mais ne vous inquiètes pas le froid n’était pas branché (!!!) et que pour 15 kms…. D’ailleurs on y pense pas assez à voyager en camion frigorifique, c’est très sympa, en fait. Bon et puis on s’est arrêtés pour voir s’ils n’étaient pas asphyxiés ! [mais où est la DASS !!, ] ; de toute façon, l’aération était assurée par le plancher…. Donc nous avons fait une entrée triomphante à playaJiron. Quand nous y sommes arrivés, notre première réaction a été : on repart demain. Une architecture pire que Playa grande (et c’est peu dire!): en fait l’ensemble de la petite ville s’est construite autour d’un hôtel d’une grandeur pharaonique. Imaginez une loooonnngue avenue se terminant par une sorte d’arche (l’entrée de l’Hôtel) débouchant sur un « petit » parking d’environ 200m sur 200m (minimum) entièrement vide !!! au fond un lobby d’un hôtel (vide) et de chaque côté une 4 voies vide (l’autoroute pour se rendre à Cienfuegois est moins large !!) où sont disséminés des bungalows (mais avec toute l’extrémité gauche [ +/- 50 bungalows] en ruine !).
un truc hallucinant. Donc l’Hôtel et pas grand-chose autour. Heureusement nous ne dormions pas là-bas, le livreur au camion frigo nous a déposé chez Maria (la femme d’Armando), le bonheur : grande chambre pour nous 4 pour 18euros par nuit (rien dans le congélo on a vérifié !), grande salle de bain. En plus, ils nous ont proposé de diner là-bas, et nous avons acquiescé et là repas pantagruélique, à tomber : c’était bon, c’était frais, (trop) copieux. Du coup on y a dormi 3 nuits !!! et l’on a loué des vélos, mis à part le bourg un peu désertique, on s’est fait des criques de toute beauté, des plongées PMT (palmes, masque, tuba) d’enfer.
On a roulé 15km le 1er jour et 30 le 2ème sur des vélos que des étrangers avaient revendus aux cubains. On s’achetait nos 4 pains, qui ne pesaient rien et valaient 40 centimes d’euros les 4, notre crème de goyave à 30 centimes et un jour un petit régime de bananes qu’on a fixé sur le guidon et qu’on a partagé avec des enfants qui s’entrainaient au Baseball (les US ne sont jamais loin !), 3 litres d’eau et on partait pour la journée à jouer les robinsons. 3 jours extras partageant la vie de cubains joyeux, chaleureux (et qui luxe inouï ont offert ce matin des biscuits avec du Vrai Nutella [introuvable ici] que des canadiens leur avaient donné : Simon a failli avoir une crise d’apoplexie !).
Le départ ce matin, lundi, fut dur. Surtout que nous avons attendu notre bus pour Cienfuegos pendant 2 heures. En désespoir de cause on s’est entendus avec 2 jeunes espagnols et nous avons pris un taxi à 6 pour Cienfuegos ce qui nous revenait moins cher, était plus typique et pas n’importe quel taxi : Une Chevrolet Bel air de 1953 et oui, rien que ça. On se la jouait « grands princes » tassés tous les 6 (+ le chauffeur) dans notre voiture bleue ciel qui pétaradait, laissant les autres touristes à leur triste attente. Elle pétaradait tellement qu’au bout de 40km (sur les 100) au milieu des champs, un forte odeur de brulé s’en est échappée… et là panne: fuite au niveau d’un roulement et graisse partout au niveau des tambours (ça s’est Patrick qui me souffle). Là vous oubliez Europe Assistance, etc..et vous appelez le système D. On a donc fait un petit sit-in au milieu des bananeraies (non, on a pas piqué des bananes !) qui bordent l’autoroute. Pour Aish et moi : Yam (si vous ne connaissez pas c’est un jeu « intellectuel » de dés), pour les hommes les mains dans la graisse (le chauffeur étant aussi mécano) et pour Simon : skate sur l’autoroute (quelle horrible mère, je suis), où passe plus de tracteurs, de carrioles à cheval que de voiture. On a eu un coup au moral quand notre bus nous a dépassés et on faisait moins les malins quand un couple de sexagénaire, alertes, canadiens sont passés en vélo (ils étaient partis en même temps que nous…). AU bout de 2h d’acharnement, notre mécano a réussi à réparer. Attendez je demande à Patrick: il a mis un roulement à aiguille au lieu d’un roulement (et là apparemment c’est costaud à réaliser!!! Les hommes en avaient des étoiles dans les yeux, les femmes avaient plutôt chauds ! on est repartis cahin-caha et sommes arrivés à Cienfuegos un peu asphyxié par les dégagement de la voiture. Mais un bonheur n’arrivant jamais seul, 1 minute après le départ de la voiture Simon s’est aperçu qu’il avait oublié son Skate dedans !!! course effrénée, chacune partant dans des directions opposées pour retrouver la Chevrolet ; Patrick est parti en sidecar, un vieux rêve pour lui, a fait 40 bornes pour retrouver ladite Chevrolet alors qu’elle étaient encore en ville (une belle aventure, pour lui, au ras du bitume). Et bref, pour vous la faire courte, une heure et quelques énervements plus tard nous étions à nouveau tous les 4 + les 7 sacs + the Skate. J’avais quand même mis une partie de ce temps à profit pour tenter de trouver une Casa pour la nuit, mais les différents rabatteurs + l’un des proprios (style Carlos [le bandit pas le chanteur], qui plus est responsable de quartier du Comité De la Révolution (les Yeux et les Oreilles du Parti) ne m’avait pas trop inspirés.
Patrick en a finalement trouvé une qui semble pas mal du tout (mis à part quelques cafards pour le moment..). Pour se requinquer nous avons décidé de sortir et d’aller diner dans une petite gargote. Les rues nous semblaient nettement moins sympa que pendant la journée avec toujours autant de rabatteurs, dont un qui a commencé à parler à Patrick, un boxeur qui lui a broyé la main ! (bonjour l’ambiance !). Nous nous sommes nous aussi rabattus sur une sorte de resto « soviétique ». immense salle, quelques tables, serveuses en bas résilles (on ne les remarque même plus !) faisant la gueule (pas d’autre mot !), pas de menu mais du poulet pané genre père Dodu avec du riz gras, du chou cru gras, des concombres gras… on leur a demandé des serviettes, ils nous en ont apporté une pour 4 (qui s’est avérée être, l’une des serviettes dans laquelle ils mettent l’addition et les billets qui vont avec….). Oh secours, Maria on veut revenir manger chez toi !!! (mais bon ne sortez toujours pas vos mouchoirs, on va s’en « sortir » !!)
à suivre, une bonne nuit va nous requinquer. Au programme demain : on va aller regarder les bateaux dans la marina, internet, et visite de la ville
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Jour 6 - Cigarro Cubano
Après un somptueux petit déj (mais qui manquait un peu de pain), nous sommes partis dans une vauxhall (moteur Lada) flambant neuve de 1959 (= taxi bringuebalant) notre hôte dans sa voiture derrière. À la sortie de la ville, il est monté avec nous. Nous étions un peu interloqué par sa manœuvre mais avons appris, qu’il n’avait pas le droit de transporter des étrangers dans sa voiture en tant que conducteur (mais, lui en tant que passager oui).
Nous atteignirent la splendide vallée de Vinales c’est un site unique au monde grâce à ses « mogotes » ( se sont des petits massifs karstique qui ont survécu à l’érosion. ) Après une promenade bucolique (mais non alcoolique (ça rime)) et éducative, nous arrivons (mes collaborateurs d’écriture [nous « écrivons à « 8 mains » ce soir] ne veulent pas utiliser le passé simple…) à la « Finca » (ferme) cultivant, en majorité, des plants de tabac. Les 2 « campesinos» fermiers (le père et le fils) nous ont expliqué la culture du tabac et leur quotidien. Petit résumé : ils produisent sur cette ferme, chaque année 1000 kg de tabac. 90% est donné à l’état et il garde 10% pour eux. Ils sèment les graines et au bout d’un mois ils les repiquent, pour que les plants arrivent à maturité, 3 mois sont nécessaires. Ils sont coupés, la partie basse des feuilles est regroupée tandis que la partie haute (+ forte en nicotine) est séchée séparément. Les feuilles sont étalées sur des claies en pin, dans des immenses séchoirs au toit de palme. Toit ayant une durée de vie de 25 ans ! (Sauf comme en 2008 où les cyclones ont tout dévasté). Les feuilles sèchent 3 mois.
Suite à cette visite ; nous avons vu une petite démonstration (voir la vidéo si on arrive à la charger) du roulage d’un « puro Criollo » (cirage réalisé par les paysans). Spécifié cubaine, Les champs ne leur appartiennent pas (sauf dans quelques cas), ils leur sont prêtés, moyennant reversement d’une grande partie de la production à l’état. Après la démonstration du roulage du cigare (pas sous les aisselles !), nous avons eu droit à la dégustation…. contrairement aux cigares vendus par l ‘état, ils enlèvent la nervure centrale de la feuille (qui concentre 70%de la nicotine) et utilisent cette dernière comme engrais et insecticide pour les plants. Ils font fermenter les feuilles dans un mélange de noix de coco, d’ananas etc… , avec des feuilles de palme. Bon on a pas compris toute la manœuvre (expliquée en espagnol!) mais à la fin cela donne un goût de fruit aux cigares. Ils collent la feuille de cigare avec du miel ! (contrairement aux cigares réalisées de « manière industriels »). les cigares sont ensuite enroulés et serrés dans des bandelettes de papier de journal pour dégorger de leur humidité.
Patrick s’est délecté de son puro criollo : suavé (particulièrement doux et agréable). Pour ne pas mourir idiote et ne pas perdre la face , j’ai voulu goûter et pris une bouffée,. Le goût « suavé » m’a un « peu » échappé et j’ai toujours mal à la gorge ! (Michelle, j’ai bien pensé à vous car je ne sais pas comment vous pouvez fumer votre petit cigarillo quotidien, mais bon c’est certainement l’expérience de vos 80 jeunes printemps!) Mais c’est vrai qu’ils sentaient le fruit. Nous avons eu ensuite le droit à une « orgie » de fruit de l’exploitation (des vraies cette fois-ci [ vaut mieux préciser !]; bananes à tomber, ananas très suavé, pamplemousse corsé + un mocktail (précision utile une fois encore) desdits fruits servis dans une belle noix de coco avec une paille en bambou. Une belle rencontre, des gens fiers de leur produit, nous faisons participer à leur passion. Une « finca » pas touristique qui nous a permis de découvrir leur quotidien et l’omniprésence de l’état. Un autre exemple : rien n’est mécanique ici. Les paysans ont le droit d’acheter une vache (pour le lait) et un bœuf (pour travailler la terre) mais une fois la bête à abattre ; ils ne perçoivent qu’une infime portion de la vente. Ils ont la « chance » par contre de pouvoir posséder cochon ; poulet, chèvre, etc…Ils ne logent pas sur les terres mais à côté dans un village possédant sa barre d’immeuble. Les femmes ne travaillent pas normalement dans les champs (contrairement à l’inde). Elles s’occupent de leur maison et des enfants, dixit nos campesinos. Ils ont même ajouté qu’ils ne veulent pas trop les fatiguer avec le travail aux champs pour qu’elles puissent s’occuper de leur mari le soir ! (no comment). Bosser la terre dans ces conditions et un véritable travail de forçat (pire que les champs de riz en Inde, et on sait de quoi on parle puisque nous avions payé de notre personne !) pour un salaire de misère.
On s’en est mis pleins les yeux, le cerveau, l’estomac, les pattes (12 km dans la journée) et les poumons !
Jour 5 – Sur la route
Départ aux aurores de la Havane (7h = aux aurores pour la Havane, personne dans les rues) sous une pluie totalement tropicalisée après un orage d’anthologie qui a duré une grande partie de la nuit. On se serait cru à Beyrouth (toute proportion gardée) mais qui n’a pas réussi à réveiller Aishwarya.
Destination Vinalesà l’ouest du pays. Nous avons besoin de prendre l’airvers une petite bourgade authentique moins touristique. L’idée étant de se poser et de rayonner. Nous trouvons un taxi grâce à un garde/ rabatteur qui redonne la moitié de notre pourboire (jamais donné autant de pourboires qu’ici !) au taxi. Destination la gare routière pour touristes. Il y a 2 types de bus. Ceux pour les touristes : confortables, récents, avec la clim à donf et des toilettes et les ceux pour les cubains : le contraire des précédents : toujours cette situation à 2 vitesses. Comme on s’y est pris à la dernière minute, on arrive à la gare routière, 2 heures avant le départ. L’unique guichet et un petit bureau en préfab (on est quand même dans la + grande garde routière du pays [pour touristes mais quand même !!]). On s’aligne mais la queue n’est pas encore pour nous. Patrick patientera ainsi 1h45 car d’abord il y a un autre bus, ensuite il a ceux qui ont pré-réservations et ensuite il y a nous les « sans billets » sachant qu’il y a + de personnes que de places dans le bus c’est assez hot. Il réussira, de haute lutte, à acheter les dernières places.
Pendant ce temps on fera un tour avec Simon à la cafet totalement inondée par les pluies diluviennes de la nuit. Le toit est une passoire. Une télé (protégée par un plateau) donne les news. On y parle de l’attentat. Un livre de condoléances a été ouvert à la Havane que les cubains et les étrangers peuvent venir signer. On repart avec des sandwichs au queso (fromage) et des chips au… fromage la copie conforme des « play maïs » ! (petits rondins on mais, qu’o on mouille et qu’on colle ensemble pr en faire des maisons, etc.. : espérons qu’ils ne vont pas s’agglutiner dans notre estomac un peu malmené !), nos sandwichs sont énormes mais sans beurre (Bons normands on est, bons normands on reste !) et donc nous en ferons 2 repas. Il va falloir que l’on s’améliore au niveau de la qualité de la bouffe. Nous avons également le temps de téléphoner à nos proches grâce aux cartes tel que nous avons réussi à acheter après 4 jours de recherches intenses. Mais chaque carte ne durant que 3 minutes, cela prend + de temps de composer tous les chiffres que de parler. J’en ai d’ailleurs mal aux doigts à force d’appuyer sur les touches (mais je suis 1 pauvre être sensible !).
Les communications sont un véritable poème ici. Voici quelques faits :
- Free ne passe pas (ça c’est plutôt bien)
- Orange fonctionne à 2,35 euros HT la minute (ça, ça calme !)
- Acheter une nouvelle carte sim (+ recharge) semblant très très compliqué et cher on s’est rabattus sur internet dans les grands hôtels. Ne séjournant pas dans ce type d’établissements nous y avons passé 2 heures pour donner et prendre des news et se faire dire que Skype était interdit dans tout le pays ! ( et moi qui avait fait suivre, une formation intensive de 2 mois ( !!) sur l’utilisation de Skype à ma maman réfractaire à tout ce qui a un écran [maman avoue !] mais bon à 82 ans on ne se refait pas !).
Nous étions ravis d’avoir pu avoir internet (avec un débit très honorable, d’ailleurs), mais toujours pas de possibilité de téléphoner. Car il faut des cartes numérotées pour téléphoner et ces cartes sont vendues exclusivement dans les magasins d’Etat chargés des communications. IL nous a fallu 4 jours pour en trouver. Après avoir fait la queue (toujours une file pour les cubains, une pour les touristes..) pendant de nombreuses minutes(alors que Patrick y était allé dès l’ouverture, cela lui a permis de parler avec un « sympathique » italien qui d’emblée lui a dit venir ici pour se « taper » des filles [pas de commentaire…], il y a avait rupture de cartes ! interrogé notre logeur nous a répondu que c’était « normal » l’approvisionnement étant fait vers midi ! vers 18h on a réussi à en acheter qui durait 3 minutes. Après il a fallu trouver un téléphone en état de marche. Opération réussie à la gare routière ou dans un brouhaha certain, nous avons réussi à converser avec l’autre bout du monde (c’est beau la technologie !!!), enfin converser c’est un bien grand mot puisque l’on hurlait pour se faire entendre et on ne comprenant pas grand-chose, mais les voix semblaient « bonnes ».
La principale autoroute qui mène à Vinalés est loin de ressembler à l’autoroute du soleil en juillet, c’est plutôt la RN 13 un dimanche matin de janvier. Un malaise certain s’empare de nous quand notre bus climatisé double les vieux bus déglingués et bondés transportant les cubains. à un moment donné,apparait au milieu de nulle part au bord de la route un type, petit attaché case à la main, chemise étriquée blanche, pantalon noir, lunettes de soleil dorée et bijoux bling bling à souhait (il a même les boutons de chemise). Vision totalement décalée. Le bus s’arrête et le prend en « stop » alors qu’on est déjà complet.
Nous arrivons à Vinales au plus fort de la chaleur et à la descente de bus, une cinquantaine de personnes nous sautent littéralement dessus pour nous proposer des chambres d’hôtes. On largue les enfants sur la place de l’église, en espérant que Dieu veillera sur eux (et les bagages) pendant que nous irons chercher une piaule pour les 4 nuits minimum que nous comptons rester ici. Une maison sur 2 (littéralement) accueille des touristes. C’est une manne inespérée pour les locaux. Nous en visitons des très sympas : déjà réservées, ou des moins attractives :des trous à rats, hors de prix, mais toutes les personnes qui nous accueillent sont absolument adorables. Nous en finissons par en trouver une qui correspond à ce nous voulions : bon marché (ben oui), calme (sauf que les coqs sont au meilleur de leur forme à 5 heures du mat : je pense à toi Alain !), 2 chambres séparées indépendantes (tant les enfants que les adultes le souhaitaient !) un grand patio (pour le CNED, sauf que les enfants s’obstinent à bosser vautrer sur leur lit), une grande terrasse sur le toit avec vue sur les champs de tabac (pour le yoga [la terrasse pas le tabac !]) et 4 rocking chairs (pour Simon qui faisait une fixette dessus : le rythme cubain lui va très bien). Et cerise sur le gâteau des proprios adorables !!!) Le paradis quoi !!!
J moins 30 on a pas eu le temps de le charger avant!!!!
– Même si on a la quarantaine flamboyante, on ne voyage plus comme à 20, surtout lorsque l’on arrive le soir après 10h de vol dans un pays inconnu avec 2 enfants et 4 vélos. Enfin, à la base on devait prendre 4 vélos super même des Bromptons (on en a même fait une page sur notre blog). Même s’ils sont minis , même s’ils sont pliants , des vélos restent toujours des vélos et pèsent quand chacun 11kg. Comme mes enfants ne sont pas des supermans et comme je ne voulais pas me transformer en Hulk, même si le côté Hulk aurait été très seyant à Patrick ; on a totalement à contre cœur et vraiment la mort dans l’âme (surtout qu’on ne parlait plus que de cela depuis 2 mois) abandonné les 4 vélos pour un mini skate. Euh oui, un mini skate, ça ne fait pas beaucoup pou 4 mais c’est moins encombrant/ lourd / de responsabilité et cela a mis du baume au cœur à Simon qui avait un rayon de Brompton coincé dans la gorge ( ne t’inquiète pas maman, c’est une image : non rien ne lui est encore arrivé) à l’idée de laisser le beau vélo que Sébastien des vélos parisiens lui avait prêté.
– Tout ça pour dire qu’on avait décidé de réserver une piaule à la Havane, je sais là j’ai un peu disgressé mais c’était important de dire pourquoi on a un site qui s’appelle « bato velo »on est maintenant à « bato… peton ? »
– Je reprends, + de 2 mois avant de partir, armés de 3 guides + d’internet, on s’est dit qu’une réservation à la Havane allait être une « piece of cake » on a mis un mois… car d’abord on ne voulait pas réserver d’hôtel, (trop touriste et hors de nos budgets) pour aller au + prêt des habitants, donc on a ciblé « les casas particulares » : les chambres chez l’habitant. Les cubains ont le droit moyennant une autorisation d’ouvrir 2 chambres voire plus à la location. On s’est donc empressées à vouloir leur envoyer un petit message, vu la distance et que mon espagnol a plus de 20 ans je ne me sentais pas d’attaque à entamer une conversation dans la langue du Che. Mais là Challenge !!!! Les autorités cubaines n’autorisent pas (sauf exception) les connections internet. Donc notre choix s’est réduit comme peau de chagrin. Et bien sur, les guest houses ayant internet sont submergés de demandes donc elles disent « oui, oui » mais quand on arrive chez eux, ils nous renvoient chez des voisins ! ou autre cas de figure : j’avais écrit dans mon meilleur espagnol que nous souhaitions réserver une chambre pour 4 pour le 5-6/01 (le message basique quoi) et là j’ai reçu un message du type : « chers AS et Patrick, merci pour votre message nous avons des chambres disponibles. Merci de nous dire quand vous souhaitez venir et à combien de personnes. Là votre moral en prend un coup, et vous pensez que le temps où vous écriviez votre mémoire de licence en espagnol est décidément bien loin…. En fait, il s’avère qu’il s’agit d’intermédiaires basés en Espagne.
Mais bon ce ne fait pas avancer le shmilblique (excusez l’orthographe approximative mais je n’ai à ma disposition qu’un dico français-Espagnol et bizarrement de mot n’est pas listé !) et donc nous nous sommes rabattus sur des hôtels mais ils sont soit hors de notre budget, soit style très soviétique. On commençait donc à regarder hors de la Havane, lorsque sur un forum, nous avons trouvé l’adresse d’un couvent qui avait converti un de ses bâtiments en petit hôtel. On y pense pas assez aux couvents à uba ! Eh là, miracle (on y croyait vraiment plus), Sor Federica nous a répondu dans les 24h (et non après 3 jours comme dans tous les autres cas), elle avait de la place, une chambre quadruple et ne nous demandait ni numéro de passeport, ni document impossible à fournir.
Donc tout allait bien jusqu’au moment où j’ai voulu reconfirmer notre arrivée tout en lui demandant si elle pouvait nous envoyer un taxi. Et là pfuit, elle nous a répondu si on voulait une chambre triple, sans mentionner le taxi, bref, comme si on était des clients potentiels. Tout ceci à 48h du départ. Là j’ai fait 3 sons Om et j’ai appelé ma copine Cécile, hispanique et elle nous a fait un paragraphe de 20 lignes dans son espagnol époustouflant et comme « les voies du Seigneur sont impénétrables », Sor Federica nous a répondu, alors que nous étions dans la salle d’embarquement, qu’il y avait eu « confusion » et notre chambre était bien réservé mais au vu des 3 noms (Patrick, Anne, Sophie) elle avait pensé qu’on avait largué un enfant !!! `
Du 5 au 8 janvier Habana nous voilà !
10h de vol pour traverser un océan, arrivés dans la moiteur Cubaine en début de soirée, nous pensions pouvoir rejoindre rapidement nos pénates mais que nenni, l’immigration fut un véritable poème. Imaginez-vous, un peu vaseux et crasseux débarquant dans une salle immense qui devait contenir au bas mot, +de 1000 personnes qui s’alignent sagement devant des comptoirs d’immigration. Vous dites Cuba et là vous imaginez, des militaires baraqués, moustachus voire barbus l’air peu amène, armés jusqu’aux dents et bien pas du tout !, tous les guichets sont peuplés de jeunes (mêmes moins jeunes) femmes en uniforme pantalon ou… mini-jupe (si, si) et le détail qui tue… Bas résille noirs ! Spectacle surprenant qui a fini de nous réveiller (Surtout Patrick !!) Et en fait la grande majorité des femmes en uniforme sont en mini-jupe (quel que soit leur leur âge, longueur ou largeur…) et la plupart en bas résille mais blanc pour les infirmières…
D’ailleurs une très gentille préposée à la douane nous a proposé de changer de file (nous avions encore au moins 30 personnes devant nous !) Pour nous placer dans celle dédiée aux personnes avec des enfants où nous sommes passés au numéro 10. Nous étions aux anges (ah ces cubains et leur amour des enfants !) en fait ce fut une erreur stratégique : mes 2 loustics ne pouvant passer pour des nourrissons, tout le monde nous est passé devant ! Normal au début, au bout de 90 minutes, vous commencez à vous agiter ! mais bon, exsangue (mais l’on ne va pas quand même se plaindre !!)
nous avons pris un taxi et sommes parvenus au Couvent Santa Brigida à une heure tardive où une religieuse avec une coiffe style Star Wars nous a accueillis. Je dois quand même dire, qu’il n’y a que moi qui trouve cela fait Star wars et je suis particulièrement mal placée pour asserter, sachant que je n’ai jamais vu un seul épisode (si je l’avoue…) même si depuis toujours j’envoie mon fils à l’école en lui déclamant de manière théâtrale : « que la force soit en toi » ! Enfin bref, le couvent avec ses sœurs chapeautées est énorme, propre et calme (pour un couvent c’est mieux !).
Le premier jour à La Havane fut pour nous tous et, peut-être encore + pour moi un choc, déjà c’est une stimulation intense pour les sens. Les multiples couleurs des belles américaines (les voitures pas les femmes : les américains de sont pas surreprésentés à Cuba), les couleurs des maisons, la musique omniprésente et souvent très forte, les odeurs souvent de nourriture, quelquefois d’égouts (style Bombay pendant la mousson). Mais jamais je n’aurais imaginé ce pays si pauvre et pourtant j’ai vécu et travaillé en Inde et en Afrique..
*
Déjà beaucoup d’étalages, de vitrines sont vides mais je dis vide, c’est vide, rien, nada ou alors très peu de marchandises sont proposées. Cette ville me ramène 20 ans en arrière (de par l’ambiance, l’architecture, sa géographie) à Luanda capitale de l’Angola. Mais L’Angola à cette époque sortait de 20 ans de guerre.
L’impression première d’une société à 2 vitesses est assez tenace. Quand vous regardez les gens, ils sont pour la plupart beaux, bien habillés, souriants et tout semble aller pour le mieux. Ensuite vous vous rendez compte qu’ils gagnent l’équivalent de 40 Euros par mois Ce qui même si vous recevez de la bouffe de l’état (par le biais de ticket de rationnement), l’éducation et la santé gratuite cela ne fait pas lourd. Les personnes qui s’en sortent sont celles qui ouvrent leurs maisons comme chambre d’hôtes (« Casas particulares ») car ils gagnent la même somme en 1 nuit mais c’est très règlementé. 2 vitesses également car 2 monnaies différents : Le CUC pour les touristes et les pesos pour les cubains. 1 euros = +/- 1,25 CUC = +/- 24 pesos cubains. Donc on calcule beaucoup. Il y a des endroits où vous pouvez payer dans les 2 monnaies d’autres non. D’autres où les cubains ne peuvent aller et d’autres où vous ne pouvez aller.
Comme m’a dit quelqu’un cela demande du temps de connaitre et comprendre Cuba ! Tout est moins cher en pesos donc on a voulu en changer dans l’un des + gros bureau de change de la Havane. 100 euros : impossible, montant trop élevé, on s’est rabattu sur 50 et on a reçu une liasse de billets de 20 pesos. Ça fait, Bernard Tapie (au bon vieux temps), je ne peux plus fermer mon portefeuille !
Le premier jour fut donc déstabilisant à souhait sachant que Simon débute en espagnol, Patrick est un self made espagnol (avec une compréhension et une tchache déroutante (dans les 2 sens), Aish fait du chinois (ça à Cuba ça n’aide pas du tout, le Russe cela aurait été mieux !), et mon espagnol est rouillé. En plus on s’est fait abordé par une couple charmant, tout ce qui a de plus sympa qui nous a proposé de nous mener au Célèbre club de jazz de la Havane qui était à moins de 5 minutes et 30 minutes + tard et après maints détours nous arrivions dans une sorte de cabaret où l’on devait prendre nos places immédiatement (sous peine de surtaxe !) à savoir payer + de 100 euros pour nous 4 ! mais super bonus, pour ce prix on avait le droit à 3 verres chacun ce qui nous arrangeait bien surtout avec 2 mineurs !!. Donc nous avons décliné cette offre généreuse et là notre petit couple sympathique a commencé à faire la gueule (pas de billet pour nous signifiait pas de pourcentage pour eux) et a demandé « une commission ». Notre esprit jet lagger a eu un peu de mal à comprendre mais ils voulaient des sous. On a sorti, légèrement énervé aussi de s’être fait bernés (mais bon faut être un peu niais [ou totalement décalqué] pour penser que ces braves gens nous promenaient pour leur plaisir) et on a sorti le peu de monnaie cubaine que l’on avait (on avait pas encore changé nos CUC) et là ils ont refusé et en faisant une certaine gestuelle de la main. Ce premier contact avec les autochtones nous a foutu un coup au moral mais après enquête Patrick a découvert que le dit Concert de jazz était en fait un bar à ouvreuses… et donc j’ai soudain eu un flash qu’on aurait pu avec mes 2 ados se retrouvaient dans ce guêpier, et finalement on a bien ri !
Donc on s’est remis sur pied avec une bonne vieille pizza cubaine, la pizza cubaine étant à la pizza ce que la vache qui rit est au fromage. On a humé la ville pendant le reste de la journée, découvrant des cordonniers qui redonne vie à des semelles (Patrick va même essayer de faire réparer Ses Havainas [si, si Yannick, il va le faire !!!]), des réparateurs de sommiers à ressort, des vendeurs de cacahuètes, des coiffeurs travaillant dans des salons de 4m2, la débrouille, la demerde la vraie. Et ce que l’on trouve particulièrement reposant : aucune pub sur les murs (sauf celle à la gloire du socialisme triomphant), aucun portable qui vibre (d’ailleurs le mien ne passe pas, le rêve : Merci Free !!) , les jeunes (pas que les enfants) qui jouent dans la rue au foot, les gens qui sourient et vous sourient (et pas toujours pour vous proposer quelque chose).
Aish a commencé le 2ème jour très fort en se reveillant (et nous avec) à 4 heures du mat (décalage d’horaire oblige) pour faire son CNED (Madame Barbot, on est ravis qu’elle soit si sérieuse mais 4h du mat c’est un peu tôt pour nous !) . En plus, je n’ai pas très bien dormi car l’adaptateur universel pour charger les ordis (sur lesquels sont chargés tous les cours) n’avait d’universel que le nom (merci Madame Darty, qui m’a assuré le contraire). Et comme trouver du shampoing à Cuba c’est limite compliqué, vous comprenez que je commence à me tortiller l’esprit à l’idée que mes enfants ne puisse qu’étudier du chinois pour l’une et ses annales d’histoire pour l’autre. Enfin, nous avons trouvé un adaptateur (merci monsieur Castro). Puis, nous avons visité le musée de la Révolution ; déroutant par ses commentaires tellement patriotiques, ses vêtements de ses combattants tachés de sang ( et il est où Omo lave plus blanc ?), et certainement en raison « d’un manque de place », rien sur la révolution après les années 90 (même pas un ptit schéma à la gloire du communisme, de bons résultats du plan quinquennal, rien..)
Nous nous sommes sentis totalement cubanisés après un déjeuner dans la rue à 4 euros comprenant du riz cantonais et une ptite noix de coco pour le dessert. Notre meilleur repas depuis notre départ. On était tellement contents que l’on a voulu persévérer dans la glace à 1 euros pour 4 cônes. Et là on a déchanté car elles avaient le gout de savon (d’ailleurs à l’heure où j’écris ces lignes j’ai encore l’impression que si j’ouvre la bouche des bulles vont en sortir (c’est pourquoi je préfère écrire !!!) . D’ailleurs, on persévère dans le mode « cubain dépouillé », après le couvent, un peu hors de prix pour notre budget de voyageur, on a trouvé une Casa Particulares que l’on atteint après 60 marches (genre échelle de corde : heureusement qu’on n’a pas les vélos !) et nous partageons une petite chambre de 8m2 à 4 possédant un lit double et un simple ! (on s’est peut-être cubanisés à outrance !?) mais bon faut qu’on tienne notre budget sur le moyen terme!
Internet est plus que difficile à obtenir (le wifi est quasi inexistant) donc les nouvelles seront pas forcement régulières mais fournies…
Nous restons encore un jour ou 2 à la Havane et ensuite destination inconnue : de préférence sur la cote (on a beaucoup de pression de la partie la plus jeune du groupe !) et pas touristique afin d’aller au cœur du pays. A suivre. Hasta luego amigos !!!!
PS: Nous venons d’apprendre le massacre à Charlie Hebdo et nous pensons à toutes les personnes qui sont touchées. Nous nous associons au deuil national et malgré notre éloignement nous sommes présents.
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A l’origine, notre projet était de partir 4 mois en bateau et d’aller jusqu’au Venezuela. Mais « grâce à » Jean nous n’avons pas pu acheter son bateau et à cause de l’instabilité de la région Vénézuélienne, nous avons légèrement amélioré notre programme et donc nous partons 5 semaines à CUBA en vélo, puis une petite escale d’une semaine à la République Dominicaine pour terminer en beauté avec 2 mois en bateau à visiter les cocotiers antillais dans les petits coins paumés des Caraïbes.
Voici notre itinéraire:
les grandes lignes + détaillé
Pourquoi ce Projet?
C’est une évidence que nous voulions prendre du temps ensemble, créer un espace qui nous est propre, tracer notre route et ne pas nous laisser emporter par le temps qui passe. Découvrir une petite parcelle de ce monde et faire partager nos plus meilleurs moments.
Le hasard n’existant pas , un voyage est essentiellement fait de belles rencontres qui participent à l’ébauche du projet.
Un grand MERCI à:
Anne et Philippe d’Antilles-sail à Pointe à pitre pour leur accueil et leur belle proposition de location de notre futur voilier pendant notre périple de 2 mois
La photo est à gauche n’est pas celle du voilier (on peut rêver!) mais le Cigale 16 de Philippe Chevallier avec lequel il a gagné la Route du Rhum 2006 dans sa catégorie.
Sébastien est ses vélos parisiens qui nous permet de visiter Cuba et la République Dominicaine au plus près de ses habitants grâce à l’ingéniosité de ses vélos pliants Bromptons
Gladys de l’agence Nouvelles Frontières à Cherbourg pour ses conseils judicieux, son écoute amicale et son enthousiasme communicatif à nous faire partager ses passions. Et cerise sur le gâteau… son café et ses carambars!
19 décembre 2014 à 19 h 32 min
ouah super tous les quatre vous allez réaliser votre rêve. Bon vent et je vous suivrai. Agnès
20 décembre 2014 à 11 h 33 min
Merci Agnès! On commence à réaliser que l’on part vraiment!
Dernière publication sur 5SensYoga : Le Yin Yoga Selon 5 Sens Yoga
20 décembre 2014 à 12 h 28 min
« Le voyage est la seule chose qu’on achète et qui nous rend plus riche » Anonyme
5 janvier 2015 à 15 h 16 min
C’est le grand jour !! Plein de bisous à vous 4 et profitez en à fond!
Jess
6 janvier 2015 à 12 h 32 min
De la nostalgie mais quelque part ravi que tu exécutes ton désire de ce superbe voyage .Je partage avec toi 2 fois la semaine le yoga ,çe qui me permets de partager de bons moments avec toi comme tu sais si bien le faire .bon vent biz
19 janvier 2015 à 20 h 58 min
Un petit coucou sous ce climat humide et une ambiance un peu morose ,mais il faut se dire la vie est belle il ne faut pas s’écouter , même si tu nous manques ,dans quelques jours nous serons également sous les cocotiers un peu de mal a réaliser mais le tapis du yoga ne me suivra pas ,je méditerai au bord de l’eau au bruit des vagues en pensent à vous bises à vous quatre ( Martine pillet)✈️
9 janvier 2015 à 10 h 29 min
Bonjour Aish et sa famille,
Tu nous manques beaucoup mais ton périple nous intéresse ( c’est drôle de te voir en photos si loin de nous et de la grisaille normande ). Nous sommes impatients de recevoir de tes nouvelle car c’est un temps de détente pendant notre cours de français. Gros bisous…..NOUS SOMMES TOUS CHARLIE…..Ta classe adorée (on l’espère) de 6ème mauve.<3
9 janvier 2015 à 16 h 02 min
Ton récit de vos premiers jours à Cuba me redonne le sourire et fait du bien tant l’ambiance en France est triste et tendue (attentats et prises d’otages). Les séances même solitaires de yoga sont salvatrices et permettent de rester relativement zen et pas trop déprimée!!! Profitez bien…
12 janvier 2015 à 9 h 46 min
Rien que pour le casque de la nonne,je prononcerai bien mes voeux!
Hasta la vista,baby! euh, je crois que je me trompe de film….
A bientôt de vous lire
annick
12 janvier 2015 à 16 h 54 min
Nous pensons bien à vous et Elixir est très bien dans son nouveau foyer
Nous sommes Charlie et nous vous embrassons bien fort
H +H +M
13 janvier 2015 à 22 h 26 min
Apres réflexion ce n est pas les velos que vous auriez du emmener a cuba ces tgton kangoo Patrick premièrement tu aurai pu faire le taxi man et monter au moins a 13 dedans (on est le 13 janvier ) deuxiezmement tu ne t aurai pas embeter a ranger la voiture rue paul talluau !!!!! (j y suis passé ce soir ! profitez bien prenez soin de vous et Patrick essaye de faire un effort pour parler avec les cubains ..malgré ta timidité tu peux y arriver sis si ici aujourd hui nous avons eu des averses tropicales ??!! que dans l intensité et la brieveté la culture des champignons marche tres fort mais on devoir changer la place de nos cultures il parait que cela devient trop humide pour eux !!!! on vous embrasse alain
les parents vont bien pAPA DE DEMANDE SI TU AS UN TUYAU POUR ENVOYER SA D2CLARATION DE TVA PAR INTERNET
15 janvier 2015 à 12 h 29 min
bonjour à vous quatre , on va suivre le periple avec plaisir on va decouvrir des contrees inconnues super , je vous souhaite un bon debut de voyage à bientot pour la suite , Patrick 3 rhunms par jour pas plus après ce n est plus un traitement homeopathique BIZ 0 TOUS YVES
15 janvier 2015 à 17 h 14 min
difficile de vous suivre,et tout ce que j,imagine en vous lisant doit etre bien loin de la réalité,mais en tout cas cela me fait sourire et voyager!! merci et bonne route!
17 janvier 2015 à 21 h 31 min
Coucou à vous quatre,
Plein de bonnes choses et de bons souvenirs pour ce périple de quatre mois…vous aurez un tas de choses à nous raconter à votre retour…!
On pense bien à vous , on vous embrasse tous les quatre.
Bisous
22 janvier 2015 à 10 h 55 min
Bonjour les aventuriers,
je suis régulièrement votre parcours, et cela m’évoque des souvenirs, et surtout combien une famille ressort encore plus soudée de ce genre de périple.
Je vous trouve bien difficiles ! Quoi la langouste faisandée c’est pas bon ?!….. chochottes !
Un de tes articles m’a donné envie d’aller faire des salutations au soleil sur la plage…… mais je ne sais pas pourquoi j’ai renoncé..feignasse surement.
Je vous souhaite encore plein de dépaysement et des souvenirs pour des années.
Ps : les séances de yoga toute seule c’est pas ça.
Bizzzzzzzzzzzzzzzzzz
22 janvier 2015 à 14 h 42 min
un petite coucou a vous profitez bien bisous
24 janvier 2015 à 13 h 57 min
salut à vous !
quel périple ….c’est génial de nous le faire partager ainsi !
l’humour est au rendez vous ….et on profite bien de vos aventures !
vous reprendrez bien un peu de vacances après ? Il ne vous manque plus qu’un petit ouragan à vivre ! gros bisous
24 janvier 2015 à 18 h 21 min
merci de vos nouvelles .bonnes continuation .gros baisers .tout va bien, je suis avec Mathilde .
25 janvier 2015 à 20 h 37 min
Enfin je prends le temps de lire ce blog. C’est super de voir que votre voyage est à la hauteur des espérances avec juste ce qu’il faut entre bonheur et galères. J’espère que Patrick a amélioré ses techniques de massage… Et que l’espagnol revient à grands pas dans l’esprit embrumé par les volutes des cigares locaux d’Anne S. Grosse bise à vous 4 et bravo aux enfants qui se lèvent tôt pour enrichir leur esprit. Hasta la vista… Baby ! (Arnold)
26 janvier 2015 à 14 h 54 min
Merci de nous faire voyager… Cuba que de bons souvenirs (c’était il y a 12 ans tu te souviens Anne-Sophie le voyage offert pour notre mémorable pendaison de crémaillère)
Profitez bien de ce beau et chaleureux pays.
Merci d’être un rayon de soleil…..
Bisous à vous 4
2 février 2015 à 22 h 56 min
Coucou Anne-Christine,
J’avais complétement oublié que vous étiez allés à Cuba !!! et avec la précipitation du départ je n’ai même pas pris le temps de tel à Didier et Martine ! totalement nulle !!!
Nous profitons de chaque moment et on s’immerge dans la culture cubaine qui est passionnante. Les gens sont charmants et d’une résilience rare. On apprend beaucoup à leur contact et on retrouve une simplicité qui nous fait souvent défaut…. Et ils ne sont vraiment pas stressés !!! Patrick ne jure plus que par les veilles américaines (les voitures pas les femmes !!!). je pensais avoir « tout vu » en Inde et bien je suis encore + destabilisée par Cuba !.
ahlalavotre crémaillère !!! ah au fait j’ai rêvé qu’on faisait une danzette à Euro disney et que les parents s’éclataient sur les manèges !!! Comme quoi je pense à vous-même dans mes rêves à Cuba !!!.
pleinspleins de bises à tout le monde et spécialement aux 2 mujeresembarassadas (enceintes : j’adore ce mot !) Marine et Marion.
Dernière publication sur 5SensYoga : Le Yin Yoga Selon 5 Sens Yoga
30 janvier 2015 à 15 h 37 min
Bonjour,
merci de partager votre voyage.
Vos photos et vos commentaires me rappellent mon séjour à Cuba (la Habana ?)
Nous aussi nous avons rencontré des gens charmants, serviables … mais changeant d’attitude si la « commission » n’était pas suffisante ou si nous refusions d’être « aidés ».
Je suis surprise par « la baie des cochons ». Moi qui voulais séjourner dans les environ pour visiter Terre et fonds marins. Cela fait réfléchir.
Bonne continuation, savourez la chaleur, aujourd’hui grêle à Equeurdreville.
Bon courage pour les cours.
Bises
Lydia
1 février 2015 à 13 h 15 min
anne Sophie Christine est d accord pour faire la danzette 2016 a cuba
alain+brono +Christine +daisy
1 février 2015 à 18 h 37 min
Hello les voyageurs… quelles couleurs, quelles lumières ! On vous envie bien sûr ici dans le gris. Je vois que le réveil est tôt… pour bien profiter de tout : bravo ! Nous voyageons à travers vous, merci ! A bientôt pour la suite. Grosses Bises normandes
2 février 2015 à 11 h 15 min
Coucou les voyageurs! Quelle joie de vous savoir en forme et profitant d’un séjour riche en découvertes et expériences . Je suivrai la suite avec intérêt et impatience. Grossses Bises
9 février 2015 à 12 h 21 min
Pour la danzette à Cuba pas de problème pour Christophe + moi.
Je vous suis avec beaucoup d’intérêt, vous imagine très bien tous les 4.
Quelle belle expérience, si bien racontée et photographiée !!! Bisoussss
18 février 2015 à 21 h 59 min
Coucou les cubains ! Merci pour le dépaysement grâce aux photos et textes les accompagnant. Bonne continuation et bisou frais de retour des sports d’hiver où la neige était présente et bonne…
20 février 2015 à 21 h 21 min
Il est vrai que depuis ton départ ,il y’a du gros relâchement dans le yoga au début je pensais que j’y arriverai mais tu nous manques tellement que je trouve toujours autre chose à faire .les vacances a l’île maurice se sont Trés bien passées le gros problème comme tu le sais le retour avec 30degres en moins pour le moral c’est pas top tu te remets vite dans le bain de notre chère normandie .Il est sûre que tu auras pleins pleins de choses à nous raconter,tu pourras presque même faire une conférence c’est peut être dans tes projets .bon vent pour votre nouvelle aventure .bises à vous quatre
27 février 2015 à 22 h 38 min
D’abord, merci de nous faire rever et de nous faire partager vos experiences et croustillantes anecdotes! Nous avons decouvert la magie de Baracoa il y a une bonne dizaine d’annees…et comme vous, nous avons eu du mal a quitter cet endroit magique! L’accueil y est tellement chaleureux!Lors d’un pique-nique / lamgoustes sur la plage, nous avions ete surpris par une grande famille de cochons sauvages! Oups!
On vous embrasse…
8 mars 2015 à 10 h 33 min
Bonjour les grands voyageurs,
j’espère que les bleus et les bosses ne sont pas trop douloureux. Quelle chance vous avez eu de voir les baleines! J’ai beaucoup aimé Sammana pour la plongée et les ballades. D’après votre récit, Las Terrenas a bien changé.Vous avez l’air super heureux, cela fait plaisir à voir.
Bonne continuation.
Bises
Lydia
21 mars 2015 à 19 h 43 min
Ah… rassurée d’avoir des nouvelles ! on commençait à s’inquiéter. J’espère que le temps s’est calmé depuis. En tous cas, vous vivez intensément à tous points de vue
De grosses bises en espèrant que ce dernier mois loin de Cherbourg soit plus calme mais tout aussi intense.
Virginie